Le patron en faillite, Arcole, reprenait une partie de l’activité avec près de 2 000 salariés sous le nom de Mory Global. Pour cette reprise il obtenait du gouvernement des aides de 17,5 millions d’euros, dont il utilisait immédiatement presque la moitié, soit 7,5 millions d’euros pour financer le Plan de sauvegarde de l’emploi de Mory Ducros. Mais un an plus tard, le 31 mars 2015, Arcole demandait la liquidation judiciaire de Mory Global, qui devint effective le 13 avril, faute de repreneur.

Pour les salariés de Mory Global c’est donc l’heure des lettres de licenciement. Mais c’est aussi l’inquiétude pour les salariés des sous-traitants : près de 2 000 personnes sont menacées directement par la fermeture.

Hollande a, dans son interview du 19 avril à Canal Plus, dénoncé l’actionnaire qui a « pris la fuite ». Il l’avait pourtant largement soutenu au moment de la liquidation de Mory Ducros, et Hollande a affirmé que le gouvernement avait tout fait pour que les salariés « aient des indemnités, des reclassements et que l’on puisse leur trouver de l’emploi ». Finalement, tout ce que le gouvernement et Hollande ont fait est de permettre à Arcole de continuer ses mauvais coups en fermant définitivement l’entreprise.

Aujourd’hui, le gouvernement se vante des 6 millions d’euros qui seront versés aux salariés de Mory Global par le Fonds européen d’ajustement et qui s’ajoutent aux primes légales de licenciement. Et il avance le fait que la loi Macron permettra, selon lui, de « créer de l’activité » dans le secteur du transport et de la logistique « très affecté par la crise ».

En attendant, en moins d’un mois ce sont plus de 3 000 suppressions d’emplois qui ont été annoncées dans le transport routier de marchandises, avec les 2 000 licenciements chez Mory Global, 500 chez Gefco et 600 dans la filiale logistique d’Intermarché. À tous ces salariés privés brutalement de leur emploi, Hollande n’a à offrir que des paroles.