La venue du PDG à la Janais s’est faite au moment où plusieurs dizaines de travailleurs de l’usine se mobilisent avec la CGT contre les modifications de l’organisation du travail aggravant toujours plus l’exploitation. Toutes les semaines, des postes sont supprimés, alors que les cadences augmentent. Toutes les semaines, la direction rajoute des demi-heures de travail supplémentaires, bien souvent même pas payées en vertu du plan de compétitivité, pour compenser les pannes de plus en plus fréquentes sur les installations.

Un premier débrayage avait eu lieu le 9 avril à l’appel de la CGT, pour exiger des postes en plus et l’arrêt des heures supplémentaires. Les 150 ouvriers qui s’y étaient joints avaient bloqué la production pendant plusieurs heures. Cela avait contraint la direction à dire qu’elle étudierait des aménagements de postes.

Aucune amélioration ne venant, la CGT a de nouveau appelé à débrayer pour interpeller le directeur de l’usine à l’issue de la réunion du comité d’entreprise du mercredi 29 avril. Et le directeur a préféré fuir par une porte dérobée plutôt que d’affronter la colère de la centaine d’ouvriers qui l’attendaient.

Ces ouvriers mesurent, au travers de ces actions, combien la direction redoute leur mobilisation. C’est la contagion à d’autres travailleurs qui pourra la faire reculer.