Leader Price avait racheté ce magasin à l’enseigne Mutant et, en quinze mois, une bonne partie des salariés a été licenciée et les conditions de travail se sont rapidement dégradées. La grève a démarré suite au licenciement d’un employé en CDD qui n’avait pas de contrat de travail. Les salariés ont multiplié les occasions de faire connaître leur lutte : ils étaient présents à la manifestation nationale du 9 avril et à celle du 1^er mai. Le 16 avril, ils sont allés rejoindre le rassemblement des salariés de l’usine Sanofi, en grève également à ce moment-là, et ils en ont profité pour s’adresser aux salariés d’un autre Leader Price. Avec le soutien de l’union locale CGT, deux rassemblements ont eu lieu le 25 avril et le 2 mai devant le magasin : soixante-dix personnes étaient présentes, militants d’entreprises proches mais aussi clients du magasin solidaires des grévistes.

Pour l’instant, la direction du magasin n’a pas cherché à discuter avec les grévistes et ne tient pas compte des courriers qu’elle a reçus de l’Inspection du travail. Leader Price fait partie du groupe Casino, un groupe dont les actionnaires vont se partager 350 millions de bénéfices cette année et dont le PDG, Jean-Charles Naouri, est la 53^e fortune de France, une fortune qui a progressé de 40 % en un an. Les neuf grévistes, par la solidarité et par la grève, veulent faire respecter leurs droits élémentaires.