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PSA Rennes : Tavares fait son marché
À la veille du 1er mai, Carlos Tavares, PDG du groupe PSA, est venu à l’usine de Rennes-la-Janais pour, officiellement, inaugurer Excelcar, une plate-forme de recherche sur les carrosseries.
Cette unité, située dans l’enceinte de l’usine PSA, est présentée comme une des réussites des projets de ré-industrialisation qui, en compensation du plan de 1 400 suppressions de postes à l’usine en 2014, devaient créer au total au moins 400 emplois.
Excelcar, inauguré en grande pompe par Tavares devant tout un parterre d’élus locaux socialistes qui financent le projet avec des fonds publics, n’emploie que 80 personnes, dont 17 salariés de PSA.
Un an après la fin du plan de licenciements, la plupart des projets de ré-industrialisation sont tombés à l’eau. Pour le moment, en plus des 17 techniciens et ingénieurs de PSA travaillant pour Excelcar, une centaine d’autres salariés de PSA seulement ont conservé un emploi par ce biais dans la rénovation de rames TGV pour la SNCF, la construction de logements à partir de containers maritimes ou encore dans un site d’enfouissement des déchets de Suez. On est donc loin des 400 emplois que PSA promettait.
Mais, si Tavares s’est déplacé à l’usine, c’est moins pour vanter ce genre de projet que pour faire du chantage auprès des élus locaux sur le maintien d’une activité automobile à la Janais, en échange de subventions publiques de plusieurs dizaines de millions d’euros.
Les élus socialistes ne se font d’ailleurs pas prier pour dire qu’ils sont disposés à faire ce qu’il faut pour que PSA maintienne des emplois dans l’usine. Seul le maire socialiste de Chartres-de-Bretagne, où est implantée l’usine de la Janais, a osé mettre en doute la sincérité de PSA sur le maintien des emplois en échange des subventions publiques, qu’il juge disproportionnées. Ses interventions publiques en ce sens lui ont valu d’être mis au ban par ses amis socialistes, ceux-ci lui retirant toute responsabilité dans la nouvelle assemblée départementale où il est élu. Quand l’intérêt des patrons est en jeu, c’est silence dans les rangs !