« Nous allons payer des impôts sur les sociétés en France en 2015 », a claironné le nouveau directeur général du groupe Total, Patrick Pouyanne, dans les colonnes de l’hebdomadaire patronal L’Usine nouvelle. Le dirigeant du groupe industriel le plus profitable du CAC 40 espère ainsi « apaiser les polémiques à ce sujet ».

S’acquitter de ses impôts n’est pas un exploit. Mais, depuis 2012, Total n’a pas payé l’impôt sur les sociétés grâce aux déficits de ses raffineries et stations-services dans l’Hexagone. Face aux critiques, le groupe se défendait en expliquant qu’il a payé 950 millions d’euros de taxes diverses par an. « Je rêve de payer plus d’impôts en France », avait même déclaré non sans cynisme devant l’Assemblée nationale son prédécesseur, Christophe de Margerie. Un « rêve » modeste qui va peut-être devenir réalité.

Avec des résultats annuels oscillant entre 10 et 12 milliards d’euros, ce sont 3 à 4 milliards supplémentaires que Total aurait dû verser chaque année, pendant trois ans, au Trésor public, puisque le taux de l’impôt sur les sociétés est de 33,33 %.

Un manque à gagner conséquent pour l’État mais qui n’a certainement pas été perdu pour les actionnaires du groupe pétrolier.