Les six flics qui ont tué Freddie Gray à Baltimore ont été inculpés. Freddie Gray n’est pas le premier à avoir été mis à l’arrière d’un fourgon de police, pour le blesser. Sans ceinture de sécurité, les mains menottées dans le dos, les pieds attachés, il a heurté les parois du fourgon. D’autres que lui ont été gravement blessés ainsi, voire paralysés. Et Freddie Gray n’est pas le premier à mourir ainsi.

Pourtant, c’est la première fois qu’un policier de Baltimore est inculpé pour ce crime. N’est-il pas évident que si les jeunes n’étaient pas descendus dans la rue lundi soir [le 27 avril], les policiers n’auraient pas été inculpés ? Pourtant, le gouverneur du Maryland, la maire de Baltimore et le président des États-Unis ont tous traité ces jeunes de « voyous ». Ces hypocrites dirigent un système dans lequel des flics ont tué des jeunes gens dans la rue, sans conséquence. Que ces hypocrites nomment les jeunes comme ils veulent ; les jeunes eux-mêmes savent pourquoi les meurtriers ont été mis en examen. (…)

Personne ne doit croire, parce que six policiers meurtriers ont été inculpés, que « justice » sera rendue. Ni à Baltimore ni ailleurs. Le problème dépasse largement le cas des policiers. La police ne fait que protéger un système bâti sur l’exploitation, le chômage et l’oppression raciste.

Les affrontements dans les rues de Baltimore ne changeront rien de tout cela. Mais la conscience acquise par ces jeunes en s’affrontant à la police pourrait bien leur servir dans les combats futurs qu’il reste à mener. Toute la classe ouvrière doit y prêter attention.