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- Lutte ouvrière n°2440
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Dans les entreprises
Renault Trucks – Lyon : un plan de suppressions d’emplois pour gaver les actionnaires
À peine un plan de plus de 500 suppressions d’emplois vient-il de se terminer que Renault Trucks, filiale du groupe Volvo, annonce un nouveau plan de 591 suppressions de postes, en fait 512 car il y aurait dans le même temps 79 créations. Cela concerne plus de 10 % de l’effectif des catégories concernées.
En plus de ce plan, la direction a aussi annoncé son intention de se séparer d’une grande partie des services informatiques dans le monde, dont quelques centaines de salariés en France. Et elle a beau faire la promesse que cette opération se ferait sans incidence sur les emplois, il y a suffisamment d’exemples dans l’actualité d’entreprises rachetées, y compris avec des promesses de garder les emplois, où l’on a vu très rapidement des suppressions d’effectifs.
La direction justifie son plan par la rentabilité du groupe Volvo, qui serait inférieure à celle de tous les autres constructeurs de poids lourds, et par la pression des actionnaires qui exigent depuis des années une rentabilité au-dessus de 10 %. Des actionnaires que Volvo traite avec grand soin puisque, pour la deuxième année consécutive, ils percevront plus de dividendes qu’il n’y a eu de bénéfices. Cela accentue l’endettement du groupe, pour le plus grand bonheur des banques. Et Renault Trucks n’est pas gêné de toucher des dizaines de millions d’euros d’aides publiques grâce au CICE, au CIR et au pôle de compétitivité LUTB, tout en licenciant.
Dans tous les pays où il est implanté, le groupe Volvo s’attaque à l’emploi : en deux ans, les effectifs ont diminué de 10 %, sans compter les nombreux salariés de prestataires de services qui ont quitté l’entreprise. En Suède, en Espagne, au Japon, on ne compte plus les sites fermés ou dont l’effectif a fortement chuté.
En France, pour ce qui concerne Renault Trucks, seul l’établissement de Lyon (c’est-à-dire les sites de Vénissieux et de Saint-Priest) sera touché par ce plan, et uniquement les salariés ATAM (techniciens et agents de maîtrise) et les cadres, déjà majoritairement touchés par le plan précédent. Les ouvriers ne sont pas visés, mais cela n’empêche pas des suppressions d’emplois d’avoir lieu régulièrement dans les ateliers, par lots d’une dizaine ou de quelques unités.
Bien sûr, des négociations vont s’ouvrir pour la mise en place d’un « plan social ». Mais la direction a déjà prévenu : à la différence de 2014 où le plan s’était terminé avec deux licenciements secs, le reste des suppressions d’emplois se faisant par des départs volontaires ou en retraite et préretraite, cette fois-ci il risque d’y avoir beaucoup plus de licenciements.
Jeudi 30 avril, une délégation d’une trentaine de travailleurs de la comptabilité, la moitié de l’effectif de ce secteur particulièrement touché par les suppressions de postes, est venue interpeller la direction à la réunion extraordinaire du comité d’établissement. La réaction ne fait peut-être que commencer.