Palais de la Découverte -- Paris : De petites économies pour de gros dégâts23/04/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/04/une2386.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Palais de la Découverte -- Paris : De petites économies pour de gros dégâts

Créé dans le but de faire connaître au grand public, de manière ludique, les avancées et les fondements de la recherche scientifique, le Palais de la Découverte reste l'un des principaux établissements de vulgarisation scientifique en France. Il accueille 500 000 visiteurs par an, dont plus de 120 000 scolaires. La vulgarisation passe essentiellement par la présentation d'exposés et d'expériences spectaculaires, une soixantaine par jour, et par le contact privilégié que les médiateurs entretiennent avec le public, ce qui fait la spécificité et la richesse de cet établissement depuis sa création en 1937.

Comme dans bien des services publics, le remplacement du personnel titulaire partant à la retraite n'y est plus assuré. Mais en outre, depuis janvier, la direction a décidé de ne plus embaucher de médiateurs renforts, des étudiants recrutés en intérim pour assurer les exposés en période d'affluence, essentiellement le week-end et pendant les vacances scolaires. C'est une véritable saignée pour le Palais, car durant les week-ends, la moitié des exposés étaient assurées par ce système. Ceux-ci permettaient aussi, au passage, de former ces étudiants à l'activité de vulgarisation et à la prise de parole en public.

Cette politique est orchestrée par le gouvernement socialiste sous la direction de l'ancienne ministre de la Recherche du gouvernement Raffarin, Claudie Haigneré. La fusion du Palais de la Découverte avec la Cité des Sciences et de l'Industrie, et la création en 2010 d'Universcience, ont été un moment de cette dégradation. De nouvelles économies, qui ne représentent pourtant que 0,2 % du budget de fonctionnement d'Universcience, ont à leur tour été révélatrices des priorités gouvernementales qui imposent l'austérité à tous les services publics, dont les services culturels.

Cette attaque préfigure aussi ce qui se prépare dans le cadre de la rénovation du Grand Palais qui héberge actuellement le Palais de la Découverte. Des travaux pharaoniques sont prévus pour une durée de sept à douze ans et un coût estimé à 400 millions d'euros. Ils devraient entraîner la suppression de tous les services techniques du Palais (menuiserie, plasturgie, mécanique...) ainsi que de la documentation qui regroupent à eux seuls les deux tiers des 240 salariés du Palais.

À l'époque de la fusion en 2010, la mobilisation du personnel, des scientifiques et du public avait permis d'éviter le pire. Le personnel du Palais qui s'est mis en grève en février est, cette fois encore, bien décidé à ne pas se laisser faire.

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