Guadeloupe : La pollution au chlordécone toujours présente23/04/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/04/une2386.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Guadeloupe : La pollution au chlordécone toujours présente

En Guadeloupe, du fait de la présence de l'insecticide chlordécone en quantités élevées dans la chair des poissons et des crustacés, plusieurs zones du littoral sont totalement ou partiellement interdites à la pêche. Début mars, la préfecture a publié un décret interdisant la pêche de quatre nouvelles espèces. Cela fait suite à de nombreux décrets qui, au fil des années, ont étendu les zones où la pêche est limitée et le nombre d'espèces qu'il ne faut plus pêcher.

Le chlordécone est un insecticide connu depuis des décennies pour ses effets nocifs sur l'homme : risques accrus de cancer de la prostate, troubles neurologiques, stérilité masculine, retard de développement chez les enfants exposés dans le ventre de leur mère... Aujourd'hui encore, certains effets nocifs continuent à être décelés, comme l'augmentation du risque de naissance prématurée, mise en évidence en janvier 2014.

Cet insecticide a été interdit dès 1976 aux États-Unis du fait de ses nuisances, mais les planteurs de Guadeloupe et de Martinique ont pu continuer à l'utiliser massivement dans leurs bananeraies jusqu'en 1993. Ce n'est qu'à cette date que l'État français l'a interdit aux Antilles françaises. Les terres agricoles ont ainsi été polluées massivement, mais aussi les nappes phréatiques et les zones littorales voisines, du fait du lessivage des sols par les eaux de pluie.

Plus de vingt ans après son interdiction, cet insecticide est toujours présent en grandes quantités dans les sols et les eaux. Pour limiter les dégâts de ce poison non biodégradable, et qui va demeurer pendant des siècles, il a fallu traiter l'eau destinée à la consommation, interdire certaines cultures sur les sols pollués, certaines pêches dans les rivières et les zones côtières, voire même fermer certaines fermes agricoles. Les agriculteurs et les marins-pêcheurs qui ont eu à pâtir de cette pollution n'ont eu droit qu'à des indemnités réduites de la part de l'État français. Les gros planteurs, eux, n'ont jamais eu de comptes à rendre et continuent de faire des profits en toute impunité.

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