Auxiliaires de vie scolaire : Paroles, paroles, paroles.....23/04/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/04/une2386.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Auxiliaires de vie scolaire : Paroles, paroles, paroles.....

En août dernier, le gouvernement annonçait la fin de la précarité pour les auxiliaires de vie scolaire (AVS) qui assurent l'accompagnement des enfants handicapés dans les écoles et collèges.

Cela avait suscité un certain espoir chez les salariés concernés comme parmi les parents et leurs associations. Mais aujourd'hui, à trois mois de la fin de l'année scolaire, tous peuvent constater que cette annonce relevait davantage du coup médiatique que d'une réelle volonté de mettre fin à cette injustice. Seule une petite partie des AVS verront leur sort s'améliorer, comme ils sont venus le dénoncer le 2 avril en manifestant devant les rectorats.

Sur les 80 000 AVS, seulement 2 500 pourront bénéficier d'un contrat à durée indéterminé (CDI) à la prochaine rentrée scolaire, la loi promulguée ayant multiplié les obstacles à l'obtention de ce statut. Tous ceux qui travaillent sous contrats aidés, soit les deux tiers des AVS, ont été d'emblée exclus du dispositif. Les autres, qui sont employés en contrats à durée déterminée (CDD), devront avoir atteint six ans d'exercice du métier pour prétendre avoir enfin un emploi stable. Encore celui-ci n'est-il même pas garanti pour tous, puisqu'ils devront de plus s'être engagés dans un dispositif de validation des acquis de l'expérience.

L'immense majorité des AVS devront donc continuer à exercer leur profession dans les conditions lamentables qui sont actuellement les leurs. Un temps partiel de 20 h 30 par semaine leur est imposé, pour un salaire mensuel de 600 euros. Ils n'ont aucune certitude sur le renouvellement de leur contrat, ni aucune formation. Même la petite minorité qui pourra bénéficier d'un CDI devra d'ailleurs continuer à travailler à temps partiel pour un salaire dérisoire, exactement comme auparavant, et n'aura gagné dans l'affaire qu'une certaine stabilité de l'emploi.

Cette précarité et ce salaire qui ne permet pas de vivre ne pèsent pas seulement sur les AVS, mais empêchent aussi une prise en charge correcte des enfants handicapés. Celle-ci exigerait une stabilité de ceux qui doivent les aider à l'école et dont le rôle est indispensable. Mais la priorité décrétée pour la scolarisation des enfants handicapés, comme d'ailleurs celle dont est censée bénéficier toute l'Éducation nationale, n'est qu'un mot creux. Chacun peut le constater à chaque fois qu'il s'agit de passer des paroles aux actes.

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