Chômage des jeunes à la hausse : Une jeunesse entre chômage et sous-emploi23/04/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/04/une2386.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Chômage des jeunes à la hausse : Une jeunesse entre chômage et sous-emploi

Selon le Centre d'études et de recherche sur les qualifications (Cereq), l'emploi des jeunes de moins de 25 ans continue de se dégrader. En 2013, 22 % des 700 000 jeunes sortis de la scolarité en 2010 n'avaient toujours pas trouvé d'emploi.

Les diplômes professionnels (CAP et BEP) n'offrent plus les débouchés du passé, notamment parce que les jeunes qui en disposent sont concurrencés par les bacheliers professionnels et technologiques qui ne trouvent que des emplois en dessous de leur qualification. En conséquence, 32 % des jeunes de la génération de 2010 se retrouvent sans emploi. C'est deux fois plus que ceux de 2004.

Et pourtant, la génération de 2010 était la plus diplômée qui se soit jamais présentée sur le marché du travail. Mais ce dernier était frappé par la crise financière de 2008, puis par celle de la dette souveraine de 2010. Or, en cas de crise, les débutants, en tête les moins diplômés, ont peu de chances d'être embauchés. La crise a aussi réduit le recours à l'intérim, supprimant une passerelle vers l'emploi pour les moins diplômés et, a fortiori, pour ceux ayant abandonné l'école sans diplôme. Enfin, dans la période 2010-2013, il y a eu très peu d'emplois aidés. En conséquence, 12 % des jeunes de cette génération n'ont quasiment pas travaillé pendant ces trois années.

Comme on peut considérer qu'un verre est à moitié vide ou à moitié plein, les chercheurs du Cereq se consolent en soulignant que les deux tiers des jeunes trouvent quand même le chemin de l'emploi, mais ça ne consolera pas ceux qui restent sur la touche.

La seule bonne nouvelle, dans cette situation de plus en plus dégradée, est que les jeunes femmes trouvent le chemin de l'emploi avant leurs collègues masculins. Mais ce n'est pas parce que le machisme des employeurs a disparu. C'est que les jeunes femmes sont souvent plus diplômées que les jeunes hommes, mais également embauchées en dessous de leur qualification. Et, si elles conservent leur emploi, elle subissent alors la discrimination qui pèse sur les femmes : elles sont moins souvent que les hommes embauchées en CDI et touchent des salaires inférieurs.

C'est dire que la jeunesse ne manque pas de raisons de se révolter contre une société qui ne respecte que les riches et les notables, et qui rejette tous les autres.

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