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Leur société
Gel des prestations sociales : Au profit du patronat
Il a ainsi annoncé le gel de l'ensemble des prestations sociales, c'est-à-dire leur non-revalorisation en fonction de l'inflation, pour dix-huit mois, jusqu'en octobre 2015.
Sont concernées les prestations familiales, les aides au logement, les aides à la garde d'enfant, les pensions d'invalidité.
Sont concernées également les pensions de retraite du public et du privé. Le gouvernement Ayrault avait déjà décalé de six mois, du 1er avril au 1er octobre, la revalorisation des pensions des retraités du privé en fonction de l'inflation. Ces derniers seront donc l'objet d'un traitement privilégié, si l'on peut dire : ils devront subir un blocage de leurs pensions de retraite pendant 24 mois au lieu de 18 mois.
Et ce n'est peut-être qu'un début si, comme Valls le demande, les partenaires sociaux, représentants des salariés et des patrons, prolongent le gel des revalorisations des retraites complémentaires, déjà décidé.
Le terme de gel est volontairement trompeur. Car le fait de ne plus revaloriser les prestations sociales et les pensions de retraite pour tenir compte de l'inflation se traduira, pour leurs bénéficiaires, non par une « stabilisation », autre expression utilisée par certains ministres, mais bien par une baisse de leurs ressources. Une baisse proportionnelle aux hausses de prix qui, elles, ne seront pas gelées.
Le gouvernement met en avant le fait que « l'inflation est tombée à un niveau historiquement bas ». C'est une façon de prétendre que les retraités et les titulaires de prestations sociales n'y perdront pas grand-chose, et un mensonge qui ne trompera personne. Les chiffres officiels de l'inflation ne donnent qu'une idée très éloignée de la ponction réelle que les hausses de prix des produits de première nécessité -- logement, gaz, électricité, alimentation... -- creusent et vont creuser de plus en plus dans les budgets populaires.
Le gouvernement espère réaliser au total 2 milliards d'euros d'économies d'ici à 2017, dont 1,3 milliard sur les seules retraites, grâce à ces mesures qui seraient justifiées par la nécessité de réduire le déficit. « Nous ne pouvons plus vivre au-dessus de nos moyens », a osé expliquer Valls en présentant son plan d'économies, alors que sa conséquence est qu'une fraction de plus en plus large de la population n'aura plus les moyens de vivre normalement.
Le déficit a bon dos. Ces mesures de réduction des prestations sociales, comme les milliards d'économies ponctionnés sur les dotations aux collectivités locales, sur le budget de l'assurance-maladie, sur le dos des fonctionnaires et des services publics annoncés par Valls, n'ont pas d'autre raison d'être que de financer les milliards d'euros de cadeaux au patronat du plan dit de responsabilité, et de permettre à l'État de continuer à rembourser les banques pour les dettes qu'elles ont contribué à créer. C'est faire payer les victimes de la crise et du chômage, pour sauver la mise de ceux qui en sont responsables.