La proportionnelle aux élections législatives ? L'éternelle promesse non tenue22/02/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/02/une2273.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La proportionnelle aux élections législatives ? L'éternelle promesse non tenue

Lors de son meeting du dimanche 19 février à Marseille, Sarkozy a promis d'introduire, pour les élections législatives de 2017, une dose de proportionnelle « à la marge » qui pourrait être de 10 %. Même s'il n'a pas donné plus de précisions, cela pourrait se traduire par une cinquantaine de députés élus en dehors des circonscriptions, l'Assemblée nationale en comptant actuellement 577.

Élire des députés au scrutin proportionnel fait partie du catalogue des promesses électorales des candidats à l'élection présidentielle, qu'ils soient de gauche ou de droite, qu'ils s'empressent d'ailleurs de mettre au placard une fois l'élection passée. Sarkozy lui-même s'en était fait le défenseur en 2007, avec la suite que l'on sait. Il s'agissait de faire miroiter aux électeurs du Front national la possibilité d'une représentation parlementaire. La seule fois durant la Ve République où les députés furent élus à la proportionnelle fut pour les élections de 1986, quand Mitterrand se servit de ce mode de scrutin pour tenter de freiner, sans succès, l'influence des partis de droite. Le système fut vite abandonné, l'élection de 35 députés du Front national servant alors de prétexte pour revenir au scrutin majoritaire.

Le scrutin uninominal majoritaire à deux tours est tout sauf démocratique. Il a été instauré pour donner la priorité à ce qu'il est convenu d'appeler les grands partis, qui sont surreprésentés par rapport à leur influence réelle, pour écarter les courants minoritaires et créer automatiquement une majorité au gouvernement. Le découpage et redécoupage des circonscriptions permet en plus à la majorité au pouvoir toutes les manipulations en sa faveur.

Le scrutin à la proportionnelle pourrait permettre que soient envoyés au Parlement des députés représentatifs des courants politiques minoritaires. Un parti obtenant 2 % des voix pourrait alors avoir droit à onze députés. À condition toutefois qu'il s'agisse d'une proportionnelle intégrale sur l'ensemble du pays, et non d'une dose homéopathique, avec en plus un certain seuil, comme ce fut le cas en 1986 où il fallait obtenir au moins 5 % des voix dans un département pour avoir droit à un député.

Autant dire qu'il y a loin de la promesse de Sarkozy à une représentation réelle et juste des courants politiques à l'Assemblée. D'autant que cette promesse n'est faite que pour faciliter le ralliement des électeurs du Front national, au moins au second tour. Tout comme Hollande d'ailleurs, qui la fait pour faciliter celui des Verts et du Front de gauche.

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