Avon Polymères - Vannes : Des licenciements qui passent mal22/02/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/02/une2273.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Avon Polymères - Vannes : Des licenciements qui passent mal

Lors d'un Comité d'entreprise extraordinaire le 8 février, le patron d'Avon Polymères a annoncé huit licenciements. Les travailleurs le savent, ce n'est qu'une première charrette. Le chômage partiel, mis en place depuis 2008, va continuer, à raison de sept à huit jours par mois. La vie devient de plus en plus difficile dans cette entreprise où en quelques années l'effectif est passé de 510 à 224.

Sous-traitante de l'automobile, cette entreprise fabrique des durites. Plus connue sous le nom de Tabur caoutchouc, elle a changé maintes fois de propriétaires, toujours des grands groupes qui à chaque fois en ont tiré profit. Le dernier en date, en juin 2011, est le groupe industriel français MGI Coutier, qui l'a reprise et qui, à l'époque, avait promis de maintenir les effectifs.

Dès l'annonce des licenciements, la colère était palpable. Les ouvriers à la production ont voté la grève totale, dès le vendredi 9 février. En assemblée générale appelée par la CGT, ils montraient leur colère et voulaient se faire entendre. Les ateliers se sont vidés pour aller s'adresser aux travailleurs et à la population de la zone industrielle, trouvant un accueil particulièrement chaleureux et des encouragements. Les discussions se sont engagées, sur la crise qui profite à quelques-uns, sur les difficultés à s'en sortir, faute de salaire suffisant. La solidarité était là et des militants de l'usine Michelin ainsi que ceux d'une grosse entreprise de transport de la zone se sont joints à la manifestation.

Toute la semaine, le patron a cherché à casser la grève, allant jusqu'à faire travailler des non-grévistes, des employés et cadres essentiellement, sur les postes dans les ateliers, pendant les manifestations, ou fermant le réfectoire pour nous empêcher de nous réunir. Mais, plus il en faisait, plus il attisait la colère.

Le 14 février, nous étions 150 à manifester dans les rues de Vannes, dans une bonne ambiance. Des délégations d'autres entreprises sont venues apporter leur soutien. La manifestation est passée du côté de la mairie et de la préfecture, au moins pour avertir que les travailleurs ne sont pas prêts à être mangés tout crus.

L'assemblée générale a décidé d'arrêter la grève le 16 février. Les travailleurs en tout cas sont heureux d'avoir affirmé leur solidarité et refusé de dire « amen » aux décisions du patron.

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