Sarkozy et les chômeurs : Priorité à la formation... après l'avoir démolie22/02/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/02/une2273.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sarkozy et les chômeurs : Priorité à la formation... après l'avoir démolie

« Gouverner c'est mentir » : une fois de plus ce vieil adage vient de se vérifier avec les dernières déclarations de Sarkozy, reprises par son Premier ministre. « Seuls 10 % des chômeurs bénéficient d'une formation et 75 % des demandes de formation des chômeurs ne sont pas satisfaites » : voilà le cri lancé par Sarkozy.

Prétendant trouver une solution au chômage, il a parlé de consacrer les 30 milliards d'euros allant actuellement à la formation professionnelle à l'unique objectif de former les chômeurs.

Mais, outre que, formés ou pas, on a du mal à voir comment Pôle emploi avec 160 000 offres d'emploi pourrait fournir un travail à 5,2 millions de chômeurs inscrits sur ses listes, il faut un culot sans nom de la part du président-candidat pour s'indigner d'une situation dont il est le premier responsable, lui et son gouvernement.

Ainsi, en 2009, le gouvernement a diminué de 6 % les dépenses de l'État consacrées à la formation des chômeurs. En 2010 et 2011, le gouvernement a encore baissé de 300 millions d'euros sa participation à cette action. Et si on fait le bilan des 30 milliards que Sarkozy prétend consacrer à la formation des chômeurs, l'essentiel des fonds de formation sont ceux que les entreprises utilisent pour leur propre usage, et elles ont fait savoir qu'elles n'entendent pas s'en défaire. Quant aux sommes consacrées à l'apprentissage, qui représentent à elles seules six milliards d'euros, c'est l'autre « priorité absolue » déjà avancée par Sarkozy. Alors ?

Outre que le candidat président dit n'importe quoi, ceux des chômeurs qui se voient refuser leur demande de formation, tout comme une bonne partie des salariés de Pôle emploi, doivent avoir du mal à digérer ces propos. Depuis des années le gouvernement a fait démanteler une bonne partie de l'AFPA, dont la mission première était justement de fournir une formation aux chômeurs. Ce démantèlement avait pour but d'ouvrir toujours plus les caisses de la formation professionnelle aux margoulins privés de toute sorte.

En plus, les directives données aux salariés de Pôle emploi, sous les ordres du gouvernement, sont de tout faire pour obliger les chômeurs à accepter n'importe quel emploi, fut-il sans rapport avec leur qualification, en intérim, à temps très partiel et pour des missions de quelques jours. Le chômeur qui veut se former doit bien souvent se battre pour tenter d'imposer ses choix.

Mais, chacun l'a compris, dans tout ce que Sarkozy met en avant, seule compte la musique qu'il veut faire entendre : celle de la guerre aux chômeurs en lieu et place de la guerre au chômage.

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