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Leur société
Le programme du Medef : Toujours plus pour les patrons
Laurence Parisot, la présidente du Medef, a présenté mardi 13 février son programme, celui du grand patronat, sous la forme de vingt-trois propositions « pour une compétitivité équitable ». Elle a évoqué ces entreprises françaises, aux « sacs à dos remplis de pierres » qui attendent des candidats à la présidentielle qu'ils les soulagent de leur terrible fardeau, pour les aider à faire face à la concurrence mondiale.
Et celui qui s'installera à l'Élysée en mai, le patronat entend bien qu'il continue ses attaques contre le monde du travail. Le futur président devra rétablir l'équilibre budgétaire en 2015, en faisant de 50 à 70 milliards d'économies en quatre ans. Pour y parvenir, Parisot demande une réduction des dépenses respectant ce qu'elle appelle « le credo 2 pour 1 », c'est-à-dire deux fois plus d'économies sur les dépenses publiques que d'augmentation des prélèvements fiscaux et sociaux. Deux fonctionnaires sur trois de la fonction publique partant en retraite ne seraient pas remplacés, contre un sur deux actuellement. Et on appliquerait aux collectivités locales, accusées par Sarkozy d'être trop dépensières, la règle actuelle du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant en retraite.
Laurence Parisot est bien sûr favorable au projet de TVA sociale, qui permet de baisser les cotisations patronales. En ce qui concerne la Sécurité sociale, pour réduire son prétendu déficit, pas question de faire payer les patrons : ce serait aux patients de payer encore plus, sous prétexte de « les responsabiliser ». Le départ en retraite à 62 ans imposé en 2010 ne lui suffit pas. Elle demande qu'il soit encore repoussé, là encore au nom de « l'équilibre ».
Dans le domaine du droit du travail, Parisot veut « revoir la définition du licenciement économique, pour qu'elle englobe l'amélioration de la compétitivité. Car autoriser ces licenciements uniquement en cas de difficultés pour maintenir la compétitivité est insuffisant ». En un mot, le patronat aimerait pouvoir licencier à sa guise, qui il veut et quand il veut !
Et bien sûr Parisot demande quelques cadeaux supplémentaires pour le patronat, comme la suppression des financements obligatoires pour la formation professionnelle. Sous prétexte de soutenir les PME, elle suggère aussi la diminution à 15 % du taux de l'impôt sur les bénéfices pour les entreprises dont le chiffre d'affaires annuel est inférieur à 7,63 millions d'euros. Actuellement, sauf celles dont le capital a été entièrement versé par les associés et est détenu pour 75 % au moins par des personnes physiques, elles sont taxées à 33,33 %, du moins au-delà des 38 120 premiers euros de bénéfices. Parisot voudrait donc que ce soit au tarif unique de 15 %.
En période électorale, comme le reste du temps d'ailleurs, le patronat sait se faire entendre. Il sait qu'il a l'écoute de tous les candidats, de Sarkozy à Hollande, qui parlent de compétitivité, de rigueur et d'économies.