Alternance dès la classe de quatrième : En avant pour l'exploitation22/02/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/02/une2273.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Alternance dès la classe de quatrième : En avant pour l'exploitation

Dans un décret publié le 17 février, le gouvernement vient de rendre possible l'alternance dès l'âge de 14 ans. Les élèves de quatrième et de troisième pourront se voir proposer « des dispositifs d'alternance personnalisés », pour paraît-il leur permettre « une découverte approfondie des métiers et des formations comprenant notamment le suivi de stages », dans des centres de formation d'apprentis et des sections d'apprentissage.

Les élèves de collège suivront un dispositif d'initiation aux métiers en alternance (Dima) qui prévoit à la sortie la possibilité d'entrer en apprentissage.

En fait, c'est l'une des traductions de la loi dite Cherpion, votée le 28 juillet 2011, qui comprend plusieurs mesures destinées à développer l'alternance, dont la possibilité d'utiliser des apprentis dans les entreprises de travail temporaire, le tout avec l'argument de favoriser « la sécurisation des parcours professionnels ».

Cette série de mesures avait d'ailleurs déjà été jugée défavorablement en décembre dernier par le Conseil supérieur de l'éducation (CSE), une instance consultative, qui dénonçait le fait que les élèves soient mis dans un sas préparatoire, en attendant un hypothétique apprentissage, sans avoir accompli leur scolarité. Et, de fait, c'est bien un premier tri en fin de cinquième auquel on risque d'assister, comme l'ont dénoncé plusieurs syndicats de l'enseignement.

Encore une fois, sous le prétexte de développer l'emploi des jeunes et de favoriser leur insertion professionnelle, le gouvernement ne leur propose qu'un dispositif de plus pour les préparer à des contrats en alternance aussi mal payés que peu formateurs, pour le plus grand profit des patrons qui les accueillent.

Partager