Les quotidiens Libération et Les Échos ont raconté, au conditionnel, une tranche de vie des « élites » qui gouvernent ce pays, cette longue suite de cadeaux et de renvois d'ascenseur entre gens du même monde. Pour résumer et sans citer tous les épisodes : Henri Proglio, l'ancien PDG de Veolia nommé par Sarkozy à la tête d'EDF, accepte de « reprendre » l'entreprise Photowatt, au moins le temps de la campagne électorale. Sarkozy, en retour, fait appuyer la candidature de Borloo à la présidence de Veolia et permet ainsi à Proglio d'y reprendre le pouvoir. Borloo à son tour, après avoir quitté le gouvernement, fait mine d'être candidat à la présidentielle et même d'avoir critiqué les derniers discours de Sarkozy, puis est de nouveau touché par la grâce. En échange d'un poste à la tête de Veolia, il se rallie au candidat-président. Elle n'est pas belle la manoeuvre ?

Les principaux intéressés ont évidemment démenti. Mais toute l'affaire est criante de vérité. Le petit milieu des cadres dirigeants de la bourgeoisie se partage les postes à responsabilités et à gros salaires dans la plus grande opacité. Sauf que cette fois cela s'est retrouvé dans la presse.

Borloo devra donc offrir son soutien à Sarkozy à crédit. La haute idée qu'il se fait de la chose publique fera le reste et guidera sa conscience, n'en doutons pas.