ArvinMeritor - Saint-Priest (Rhône) : Retour à Renault Trucks... dans la douleur22/02/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/02/une2273.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ArvinMeritor - Saint-Priest (Rhône) : Retour à Renault Trucks... dans la douleur

En 2004, Renault Trucks avait cédé son usine ponts-essieux, située à Saint-Priest, au groupe américain ArvinMeritor.

Dès son arrivée, la nouvelle direction était revenue sur de nombreux acquis : en particulier, les quinze jours de RTT avaient été réduits à cinq par an en moyenne, et les jours de congés d'ancienneté étaient ramenés au plus bas, au niveau de la convention de la métallurgie. Quant au droit syndical, il avait été réduit au strict minimum du code du travail, avec en particulier la suppression des heures syndicales pour les délégués suppléants DP et CE. De plus, pour les travailleurs, ce fut, pour les trois premières années, une pression inégalée jusque-là pour les faire travailler plus.

En 2009, le groupe américain décidait de se désengager de Saint-Priest en revendant l'usine à Renault Trucks, mais en partie seulement : ArvinMeritor conservait l'usinage et le transférait progressivement dans son usine italienne de Cameri.

La réintégration dans Renault Trucks est effective depuis début janvier. Au départ, les travailleurs étaient plutôt contents, tant ils avaient perdu avec ArvinMeritor. En particulier ils n'avaient jamais touché d'intéressement pendant toutes ces années, alors que les travailleurs de Renault Trucks en percevaient.

Mais l'usine de Saint-Priest est passée de 500 à 350 emplois et ce sont les postes de travail ouvriers les plus qualifiés qui ont disparu. S'il n'y a pas eu de licenciements secs, les mutations ne se sont pas toujours bien passées, surtout pour ceux qui ne sont pas partis les premiers. Des travailleurs qualifiés, souvent âgés, se sont retrouvés à travailler dans les pires conditions, à la peinture ou sur les lignes de montage. Les mutations à Vénissieux étaient vers le magasin de pièces de rechange ou le montage de l'usine moteurs. Certains y sont partis, puis revenus, puis repartis finalement. Dans les bureaux aussi, certains ont été mutés à Vénissieux sans qu'on leur laisse choisir leur poste.

Alors, même si le retour dans Renault Trucks présentera peut-être finalement des avantages, pour bien des travailleurs il aura été très difficile.

Partager