ArcelorMittal - Florange (Moselle) : Contre la fermeture définitive qui se profile, les sidérurgistes mobilisés22/02/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/02/une2273.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ArcelorMittal - Florange (Moselle) : Contre la fermeture définitive qui se profile, les sidérurgistes mobilisés

Depuis lundi 20 février, à l'initiative de l'intersyndicale CGT-CFDT-FO-CGC, deux cents travailleurs d'ArcelorMittal occupent les locaux de la direction, à Florange, pour s'opposer à la fermeture programmée du site.

« Assez de mensonges ! » « On veut travailler ! », ce sont les slogans qui sont repris par les présents. Les travailleurs de Florange en ont assez d'être lanternés. En septembre, la direction annonçait un arrêt « temporaire » des installations jusqu'au début 2012, une simple mise en veille, disait-elle, pour rassurer les salariés. Mais le provisoire pourrait devenir définitif puisque, le 14 février, la direction d'ArcelorMittal décidait de ne pas redémarrer la filière chaude avant l'été. La fermeture semble se profiler derrière cette nouvelle annonce. La filière chaude, cela représente une partie du port, l'agglomération du minerai, les hauts fourneaux et l'aciérie. Ce sont environ 600 travailleurs d'ArcelorMittal qui sont concernés sur les 3000 que compte le site, et autant de salariés d'entreprises sous-traitantes. Mais la fermeture de la filière chaude menace l'avenir de tout le site de Florange.

Devant les Grands Bureaux, sur les pelouses et sur le parvis, des tentes et des tables ont été montées, dans une ambiance fraternelle. Petits-déjeuners le matin et barbecue le midi, les repas sont pris en commun. Les discussions vont bon train. Les travailleurs des entreprises sous-traitantes viennent faire part de leur inquiétude : l'arrêt des installations signifierait pour eux le chômage assuré. Des sidérurgistes de Florange mutés à Dunkerque, à cause du chômage partiel, évoquent les conditions de travail qu'ils ont rencontrées là-bas, les équipements poussés à l'extrême, au moment même où l'on chôme à Florange : un comble !

Les anciens de Gandrange qui se sont retrouvés au Luxembourg font part également de la façon dont on les fait travailler. À Differdange, ils font des heures supplémentaires en pagaille, sans pouvoir prendre de jours de repos faute de remplaçants, tandis que les usines de Schifflange et de Rodange tournent au ralenti. Face à cette situation aberrante, l'idée d'une répartition du travail entre tous, sans perte de salaire, fait son chemin... Que Mittal prenne sur ses profits !

Les sidérurgistes ont bien conscience que c'est le moment de se faire entendre, en cette période électorale. Ils sont déterminés à occuper les locaux le temps qu'il faudra. Et ce n'est pas la promesse de Sarkozy qu'il ferait « tout pour que Florange rouvre » qui est de nature à les rassurer. Gandrange n'est pas loin.

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