À l'annonce de l'affaire Veolia-Borloo, François Hollande s'est offusqué, se demandant : « Dans quelle République est-on ? », et affirmant que dans les groupes privés ce sont les conseils d'administration qui doivent décider.

Mais c'est ce qu'ils font ! Depuis 150 ans Veolia (ex-Vivendi, ex-Compagnie générale des eaux) vit des marchés publics et emploie les moyens qu'il faut pour les obtenir. Pour vendre son eau, cette compagnie commence toujours par distribuer des pots-de-vin ! Depuis le premier contrat, négocié avec Napoléon III qui ne faisait rien gratuitement, jusqu'à la mise en cause par la Commission européenne pour entente illicite en janvier dernier, l'histoire de cette société est jalonnée de scandales et de procès, auprès desquels l'épisode Borloo est une bluette.

Le véritable scandale est qu'un bien aussi nécessaire que l'eau soit une source de profits privés. Alors, s'en prendre à Sarkozy et Borloo sans rien dire de Veolia, c'est accuser l'andouille pour épargner le charcutier.