Ile de la Réunion : Explosion de colère contre la vie chère22/02/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/02/une2273.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Ile de la Réunion : Explosion de colère contre la vie chère

Dans la nuit du 21 au 22 février, des émeutes ont éclaté dans plusieurs villes de l'île de la Réunion, concluant une agitation initiée par une partie du patronat réunionnais.

Face à la hausse des prix des produits pétroliers, les patrons transporteurs de l'île avaient en effet décidé de bloquer les routes pour obtenir une baisse du prix du gazole de 25 centimes par litre. Pour l'heure, sous l'arbitrage du préfet, le Conseil général leur a accordé, ainsi qu'aux artisans, aux commerçants et aux agriculteurs, un gazole dit « professionnel » à un prix préférentiel mais encore trop cher. Après avoir lancé leur mouvement et afin de gagner l'appui de la population, les transporteurs ont déclaré revendiquer la baisse pour tous les consommateurs. Ils ont été entendus, mais certainement pas comme ils l'auraient voulu.

Mardi 21 février, dans la ville du Port, leurs camions ont bloqué l'accès à la Société réunionnaise des produits pétroliers, filiale de Shell et Total, pour exiger la baisse de 25 centimes. Mais ils n'étaient pas seuls, deux cents habitants étaient également présents, demandant que la baisse concerne toute la population et soit étendue à des produits de première nécessité.

Face à cette situation, le dirigeant du syndicat des routiers a estimé préférable que les camions libèrent les lieux, au prétexte que le préfet acceptait une nouvelle rencontre le vendredi 24 février. Mais les habitants du Port, qui n'arrivent plus à faire face au coût de la vie qui explose alors que les revenus sont bloqués, n'entendaient pas partir, ont traité de tous les noms le dirigeant du syndicat patronal et bloqué les camions.

Plus tard dans la nuit, la colère s'est répandue non seulement au Port mais dans le quartier du Chaudron à Saint-Denis où des groupes s'en sont pris à de grands magasins, montrant par là l'exaspération d'une grande partie de la population pauvre, exploitée par le patronat local et national, condamnée au chômage et saignée au porte-monnaie par les capitalistes de l'import-export.

Si les patrons transporteurs sont prêts à composer avec la préfecture parce qu'ils ont d'ores et déjà obtenu des prix plus bas pour le gazole, la population pauvre de la Réunion estime à juste titre que rien n'a été fait pour elle et commence à se manifester pour son propre compte.

Partager