Ventes à découvert, le retour : La spéculation financière encouragée22/02/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/02/une2273.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Ventes à découvert, le retour : La spéculation financière encouragée

L'Autorité des marchés financiers (AMF), qui prétend réguler le marché boursier, a annoncé samedi 11 février la fin de l'interdiction des ventes à découvert sur dix valeurs financières françaises (April Group, Axa, BNP Paribas, CIC, CNP Assurances, Crédit agricole, Euler Hermès, Natixis, Scor et Société générale), déclenchant aussitôt un remue-ménage à la Bourse.

L'interdiction des ventes à découvert sur les valeurs financières françaises avait été décidée le 11 août dernier, en pleine tempête boursière, avant d'être prolongée pour trois mois le 10 novembre. Adoptée dans plusieurs pays européens, notamment l'Italie, l'Espagne ou la Belgique, cette mesure visait à réduire l'extrême instabilité des actions des banques et des compagnies d'assurance dans le contexte de la crise de la dette.

La vente à découvert consiste à vendre, au cours du jour de la vente, des valeurs qu'on ne possède pas et qu'on achètera au terme prévu pour la livraison, au cours qu'elles auront alors. Si leur cours baisse, on fait un gros bénéfice. Si ce n'est pas le cas, on peut se retrouver entraîné dans une faillite retentissante. Le vendeur à découvert a donc tout intérêt à faire baisser le cours de ce qu'il vend.

La vente à découvert est évidemment un outil de spéculation sur les marchés financiers, même si elle ne représente pas à elle seule l'ensemble de la spéculation financière. Son interdiction n'avait pas suffi à arrêter la spéculation, car il demeurait bien d'autres moyens de la poursuivre. Mais il s'agissait alors pour les dirigeants politiques européens, Merkel, Sarkozy et quelques autres, d'avoir l'air de prendre des mesures pour « moraliser le capitalisme ».

Reste que cette mesure gênait sans doute quelques financiers, qui ne pouvaient plus se livrer à leur sport favori consistant à gagner de l'argent en jouant les actions à la baisse comme on joue au casino... avec des sommes qu'on n'a pas encore. Ils vont donc désormais pouvoir s'y remettre. Il reste à expliquer en quoi l'activité de ce type de prétendus « investisseurs » pourrait avoir une quelconque utilité pour l'économie et la société.

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