La Barre Thomas - Rennes : Derrière les magouilles, des suppressions de postes10/09/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/09/une2197.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Barre Thomas - Rennes : Derrière les magouilles, des suppressions de postes

Anciennement propriété de Citroën, la Barre Thomas est une usine de 1 000 personnes fabriquant des pièces en caoutchouc et en plastique pour le groupe PSA, qui représente 85 % de ses commandes.

En 2002, PSA a revendu l'usine au groupe Gomma qui, après avoir vidé les caisses, l'a revendue au fonds d'investissement Silver Point.

Après avoir licencié des centaines de travailleurs (l'usine en comptait trois mille en 2000), ce groupe financier va maintenant se débarrasser de la Barre Thomas dans le cadre d'un montage financier auquel participent PSA, Renault, l'État et le groupe Cooper.

En effet, il semble que l'usine de la Barre Thomas doive être revendue par Silver Point au Fonds de modernisation des équipementiers automobiles mis en place par le gouvernement et qui réunit PSA, Renault et l'État. Ensuite, le FMEA revendrait l'usine à Cooper : celui-ci est un sous-traitant automobile, au chiffre d'affaires de deux milliards de dollars, présent dans 18 pays du monde. Il faut noter que Silver Point, l'ex-futur ancien propriétaire de l'usine de la Barre Thomas, est aussi un des sept principaux actionnaires de Cooper ! Ce montage sophistiqué va sûrement assurer de bonnes marges de profits financiers aux groupes participants, avec la complicité affichée de l'État.

Pour les travailleurs par contre, l'aboutissement de toute cette combine est la fermeture de l'usine Cooper de Bolbec en Normandie, qui compte 316 travailleurs, mais aussi la suppression de 50 postes dispersés dans les autres usines, y compris la Barre Thomas. Les travailleurs de Bolbec ont répondu par une manifestation le 2 septembre pour protester contre la fermeture de leur usine.

Mais c'est l'ensemble des travailleurs du secteur automobile qui sont attaqués. Et si les constructeurs n'ont guère mis de temps à renouer avec les bénéfices dès 2010, c'est sur le dos des salariés et avec, comme le montre ce nouvel exemple, l'aide de l'État.

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