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Dans le monde
Flambée des cours du blé : Spéculateurs et affameurs
Le prix du blé a pratiquement doublé en six mois et il continue à grimper. Alors qu'il s'affichait en juillet à 130 euros, il dépassait 230 euros la tonne fin août. Et déjà les conséquences de cette flambée se font sentir sur les aliments de première nécessité, comme le pain, mais menacent également le prix des poulets, des porcs et des boeufs, dont le blé constitue l'essentiel de l'alimentation.
Certains mettent en avant la sécheresse qui sévit en Russie, troisième exportateur mondial, et la décision de Poutine d'imposer un embargo jusqu'en décembre sur les exportations de blé. L'Ukraine et le Kazakhstan pourraient décider d'une suspension temporaire de leurs exportations. D'autres pays, comme le Canada, quatrième exportateur mondial, s'attendent à une moins bonne récolte. Le département américain de l'Agriculture a confirmé cette tendance, estimant que la production mondiale devrait se situer autour de 646 millions de tonnes, au lieu de 680 l'an dernier.
Il n'en fallait pas plus pour alimenter la spéculation sur cette céréale, essentielle dans la chaîne alimentaire, et dont le cours influence aussi celui du maïs, du soja et du riz.
Les aléas climatiques ne devraient pourtant pas peser car, comme le soulignent des spécialistes, après deux années de récolte record, les stocks sont au plus haut. Un analyste affirme même qu'avec ces stocks, le marché mondial pourrait se passer pendant un an des exportations russes ! Et beaucoup d'affirmer que le scénario de 2008, date de la dernière flambée des prix du blé, qui avait débouché sur des émeutes de la faim en Afrique et en Asie, ne devrait pas se reproduire.
Les récentes émeutes au Mozambique viennent de les démentir.