Hôpital public, la casse continue10/09/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/09/une2197.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital public, la casse continue

En Île-de-France, hors Paris, 54 hôpitaux publics assurent les urgences chirurgicales le soir, la nuit et le week-end. Ils pourraient bientôt n'être plus que sept - un par département de la couronne parisienne - pour assurer la permanence des soins qui leur incombe auprès des... 10 millions de Franciliens concernés !

Ce n'est pas une blague, mais une proposition de la très officielle Agence régionale de santé d'Île-de-France, présidée par le non moins officiel ancien ministre socialiste de la Santé Claude Évin.

L'argument servi est que les blocs opératoires tournent au ralenti la nuit, que les personnels y seraient donc sous-employés, mais qu'ils prennent leurs repos compensateurs le lendemain, au moment où l'activité est importante, et que donc... cela coûte trop cher ! Et l'ancien ministre d'en appeler à « la rationalisation du système » et à « rendre le dispositif plus efficient », bref à faire des économies.

Si le projet aboutit, chaque jour de semaine à partir de 18 h 30, il n'y aura plus qu'un seul bloc chirurgical par département d'Île-de-France. Quiconque connaît l'état de la circulation en banlieue parisienne en fin de journée imagine aisément ce qu'il adviendra de celui ou celle qui, relevant d'une intervention urgente, devra franchir jusqu'à cinquante kilomètres de bouchons avant de se retrouver dans l'unique service de chirurgie du département, où attendront déjà plusieurs autres malades. Et il en ira de même chaque week-end à partir du samedi midi et chaque jour férié. C'est véritablement une politique criminelle, d'autant que, dans chaque hôpital où le bloc fermera la nuit, le service d'imagerie médicale (IRM, scanners...) fermera lui aussi, privant ainsi les autres services de l'hôpital de toute possibilité d'examens et de radios.

C'est une régression de plus, qui s'ajoute aux fermetures de services, aux fermetures de lits, aux suppressions de postes qui menacent le système hospitalier et avec lui la santé de la majorité de la population.

Partager