Transports en commun : La gratuité, c'est possible10/09/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/09/une2197.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Transports en commun : La gratuité, c'est possible

Depuis le samedi 28 août, le réseau de transports en commun de Libourne (Gironde) est devenu gratuit pour tous les habitants de cette ville de 24 000 habitants. Libourne est désormais la treizième ville de France où la gratuité a été instaurée.

C'est aussi le cas à Aubagne, Châteauroux, Compiègne ou encore Morlaix. Il y a aussi de nombreuses communes où un minibus circule gratuitement sur un circuit court pour relier différents quartiers du centre-ville. Et d'autres où la gratuité est de rigueur pour les moins de 18 ans, comme c'était déjà le cas à Libourne auparavant.

Tout cela ne représente certes que des cas minoritaires, mais ces exemples montrent que, concernant un service public essentiel à la population, il serait tout à fait possible de généraliser la gratuité dans toutes les agglomérations. Et cela met en lumière le racket que constitue la non-gratuité des transports publics. Car l'usager paie en réalité deux fois. Par ses impôts, qui servent à subventionner la société de transport, et par le prix du ticket. C'est d'autant plus aberrant que les recettes des transports ne proviennent que pour une faible part de la billetterie. Cette proportion sert en fait à payer la mise en place du transport public payant (guichets de vente, contrôleurs, composteurs, gestion des amendes). À Libourne, le coût de l'opération sera ainsi couvert par le prélèvement transports obligatoire auprès des entreprises de plus de neuf salariés.

Partout où la gratuité a été mise en place, la fréquentation a augmenté, profitant en premier lieu aux plus pauvres, pour lesquels le coût du transport représente une charge importante dans le budget. « Grâce à ce dispositif, on pense passer dès la première année de 350 000 à au moins 400 000 voyages », expliquent ainsi les responsables des transports libournais. Mais c'est aussi une mesure concrète qui permet de réduire la circulation automobile dans les centres-villes, bien plus efficace que les discours lénifiants sur le « développement durable ».

Alors, la gratuité devrait être une priorité sociale élémentaire, parmi d'autres, en particulier en cette période de crise et de baisse du pouvoir d'achat. Il n'y a même pas besoin d'être révolutionnaire, ni même de se réclamer de gauche, pour cela. Si à Libourne la gratuité des bus publics constituait une des promesses de Gilbert Mitterrand, fils de l'ancien président et maire socialiste de la ville depuis 1989, lors des élections municipales de 2008, à Vitré (Ille-et-Vilaine)... c'est Pierre Méhaignerie, ancien ministre et dirigeant de l'UMP, qui l'a instaurée depuis 2001 !

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