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- Lutte ouvrière n°2197
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Dans les entreprises
Technocentre Renault - Guyancourt - Profits de Renault : De l'argent il y en a dans les poches du patronat
Fin juillet, le groupe Renault a annoncé ses résultats financiers du premier semestre. Malgré les discours alarmistes de la direction début 2010, les finances se portent très bien pour Renault. Son chiffre d'affaires a augmenté de 24 % par rapport au premier semestre 2009, et le groupe annonce un bénéfice de 823 millions d'euros, alors que l'année précédente il pleurait misère auprès de l'État et obtenait 3,5 milliards.
Ces profits du premier semestre sont en partie le résultat du blocage des salaires en 2009 - zéro pour cent d'augmentation générale et 0,7 % en février 2010 - ainsi que de la suppression de primes qui représentaient l'équivalent d'un mois de salaire.
Mais ils sont aussi la conséquence de l'intensification générale du travail dans les usines et les bureaux. Comme dans toutes les entreprises, les départs à la retraite ne sont pas remplacés. La flexibilité est appliquée dans toutes les usines, avec parfois des périodes de chômage qui alternent avec le travail du samedi et les journées rallongées, comme à l'usine de Flins où dix minutes supplémentaires ont été imposées.
Au Technocentre de Guyancourt, les vendredis chômés de septembre à décembre 2009 ont permis à la direction de faire 100 millions d'économies sur la masse salariale, sans compter les exonérations de cotisations patronales portant sur ces journées.
Renault est évidemment à l'affût de tout pour augmenter la productivité. À la production, il s'agit de faire plus de voitures avec moins d'ouvriers, et au Technocentre, les développements de véhicules doivent se faire également avec moins de salariés : plus de mille d'entre eux étaient déjà partis en 2009 dans le cadre de départs volontaires. Quant aux prestataires qui travaillaient au Technocentre, plus de mille employés des bureaux d'études avaient été eux aussi renvoyés dès le début de 2009.
La traduction de cette politique, pour ceux qui restent, se mesure en pressions plus insupportables sur le travail, en heures supplémentaires : certains se contentent de casse-croûte en guise de pause-déjeuner, certains cadres travaillent chez eux après leur journée. Le stress ne cesse d'augmenter et les passages à l'infirmerie sont quotidiens.
Il y n'y a pas de fatalité à cette dégradation des conditions de vie et de travail. Renault a fait savoir à ses actionnaires qu'ils pouvaient se rassurer et qu'il y avait de l'argent. Eh bien, c'est donc qu'il y en a pour payer les salaires et les retraites. Il y en a pour stopper les licenciements et pour répartir le travail entre tous en garantissant les salaires de chacun.