Ford - Blanquefort (Gironde) : Le fiasco de la reprise industrielle10/09/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/09/une2197.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Ford - Blanquefort (Gironde) : Le fiasco de la reprise industrielle

En 2009, Ford, pour se débarrasser à bon compte d'une de ses deux usines de Blanquefort et de 1 600 ouvriers, avait trouvé un repreneur, HZ Holding, qui s'engageait à « développer des solutions industrielles » pour pallier l'arrêt progressif de la production des boîtes à vitesses pour Ford d'ici 2011.

La principale de ces « solutions industrielles » était la production de pièces pour le secteur éolien au travers d'une entreprise, Hay, intimement liée à HZ. Eh bien, lundi 30 août, Hay a annoncé qu'il abandonnait ce projet purement et simplement.

Mais si HZ achemine l'usine vers la fermeture, cela ne l'empêche pas de puiser dans la caisse. C'est ainsi près de 7 millions que le repreneur a transférés vers ses actionnaires, au titre de ses bénéfices. Sept millions uniquement pour gérer l'existant et sans avoir mis un centime dans l'entreprise, l'affaire est bonne !

Côté baratin, une semaine avant que Hay annonce son désengagement, Ford avait pris la peine de faire savoir qu'il étudiait trois pistes permettant de sauver 220 emplois. Mais derrière cette annonce, il y a surtout la volonté de Ford de permettre aux directeurs et aux responsables politiques de dire qu'ils font quelque chose.

L'usine tourne en ce moment plus qu'au ralenti, les travailleurs ne voyant pas pourquoi ils satisferaient le trust qui les licencie. Ford ne voit donc même pas venir le peu de production attendue pour ses chaînes outre-Atlantique. À tel point que Ford a demandé à HZ d'augmenter les cadences pour rattraper la production en retard, à quelques mois de mettre tout le monde sur le carreau !

Chez les travailleurs, certains demandent maintenant que Ford réinvestisse dans l'usine pour sauver les emplois. D'autres, se disant que la fin de l'usine est programmée, affirment qu'il faut faire payer leur peau le plus cher possible. Quoi qu'il en soit, pour faire payer Ford, les travailleurs devront compter sur leur propre mobilisation collective, en créant un vrai rapport de force dans l'usine, mais aussi en essayant d'entraîner avec eux les milliers de travailleurs concernés par cette fermeture dans la région bordelaise. Ils ont d'ores et déjà annoncé une manifestation au Salon mondial de l'auto début octobre et cela peut être une première étape vers un tel rapport de force.

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