Travailleurs du public et du privé, tous ensemble ! Quelques échos du 24 juin01/07/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/07/une2187.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Travailleurs du public et du privé, tous ensemble ! Quelques échos du 24 juin

ANNECY - Il y avait dans la manifestation de forts cortèges des grosses usines du bassin annécien : SNR Roulements avec environ 400 participants, Tefal, Staubli. À signaler la participation de jeunes ouvriers. Des travailleurs de petites entreprises étaient venus. Beaucoup avaient téléphoné aux UL et aux UD pour savoir s'ils étaient « couverts » par les appels nationaux et locaux. Les hospitaliers d'Annecy et des hôpitaux du Léman étaient en nombre.

COMPIÈGNE - Vu l'importance de la manifestation, le parcours a dû être rallongé à deux reprises. Mais le plus frappant surtout était le nombre de travailleurs des entreprises de la région qui avaient fait grève et manifestaient par groupes de dix ou vingt. Ont ainsi défilé des travailleurs de Colgate avec leur banderole, des travailleurs d'Allard, de CIE Automotive, de Chanel, de l'usine Unilever du Meux, et bien d'autres. Beaucoup d'ouvrières et d'ouvriers de petites entreprises, comme Realit située à Tricot, faisaient grève et manifestaient pour la première fois.

À CLERMONT-FERRAND - Bien des travailleurs étaient mécontents d'apprendre qu'il leur faudra rester à l'usine ou au bureau six mois ou un an de plus. En tête du cortège, il y avait le groupe très vivant des travailleurs des cliniques privées qui venaient de faire grève pour des augmentations de salaire. La fonction publique était là : cheminots, postiers, l'AIA. Du côté des enseignants, ceux du primaire étaient mobilisés avec près de 50 % de grévistes, d'où l'impossibilité pour plusieurs maires de faire assurer le service minimum dans les crèches et les garderies.

Les entreprises du privé, comme les Aciéries des Ancizes, Alcan à Issoire, la sucrerie de Bourbon, Michelin, les Jeunes en formation du Bâtiment, étaient bien représentés

Dans la région de LYON - Beaucoup de travailleurs de la chimie-pharmacie étaient à la manifestation : Rhodia, Arkema, Sanofi-Aventis, Total, Famar.

À Rhodia Chimie Saint-Fons et Rhodia Belle-Étoile Saint-Fons, les appels à la grève ont été suivis à 80 ou 90 % dans certaines équipes. Pour de nombreux travailleurs, c'était la première grève.

À la SNCF, la participation était variable. À Sibelin par exemple, où la dernière grève des cheminots avait été très suivie et où les salaires avaient été de ce fait amputés, la grève a été moins suivie qu'aux Ateliers d'Oullins où il y avait eu un seul jour de grève. Mais le cortège SNCF était nombreux.

Des débrayages importants ont eu lieu à Renault Trucks et Arvin Meritor.

SAINT-ÉTIENNE - Il y avait dans la rue beaucoup de salariés de petites entreprises, de bureaux, des petits cadres qui avaient parfois pris une journée de congé, des femmes de ménage.

ORLÉANS - De nombreux salariés du privé étaient dans la manifestation. Et des employées des Chèques Postaux de La Source. Beaucoup de femmes entre 50 et 55 ans, très en colère. Plusieurs, les larmes aux yeux, expliquaient : « Ils nous ont remises au téléphone. On doit faire le travail de trois, on ne tiendra pas .» Ou encore des travailleurs de la SNCF, largement en grève, contents d'être nombreux. Plusieurs moins de 45 ans expliquaient : « Nous on n'aura pas de retraite .» Tous étaient contents du petit nombre de trains qui roulaient.

LORRAINE - À la Renault SOVAB (2 500 salariés), on comptait près de 300 grévistes. D'autres qui n'ont pas fait grève, étaient venus à la manif. À PSA-Tremery (4 000 salariés) où tous les syndicats appelaient, c'était le plus gros débrayage depuis dix ans pour une journée d'action. Et à PSA Mulhouse (10 000 salariés), plusieurs centaines de travailleurs ont manifesté. Et dans de nombreux ateliers on a compté un nombre important de grévistes, parmi les ouvriers professionnels notamment.

CALAIS - Les manifestants ont été contents de se retrouver à plus de 2 000 dans la rue.

Il y avait ceux de l'aciérie de Dunkerque, Arcelor-Mardick, qui, habitant Calais, avaient choisi d'y manifester ; ceux des entreprises bien connues sur la ville qui ont subi des plans de licenciements comme Schaeffer ; ou bien ceux qui, travaillant encore dans la dentelle, arboraient les noms historiques de Noyon, Darker, Bellier, entreprises qui ont licencié en masse, quand elles n'ont pas été liquidées. Mais il y avait surtout la masse anonyme de travailleurs de petites boîtes. Ainsi une trentaine d'ouvrières du textile venues de La Calaisienne : toutes les salariées ont refusé d'aller à l'usine pour pouvoir défiler, et pour beaucoup pour la première fois.

RÉGION PARISIENNE - La manifestation qui a défilé pendant plus de trois heures était nombreuse, dynamique. Les banderoles et drapeaux de la CGT dominaient dans le cortège, mais les rangs de la CFDT, de l'UNSA, de SUD, de la FSU étaient aussi bien toniques.

Là aussi des cortèges d'entreprises attiraient l'attention, avec les employés des impôts, ceux du Pôle emploi, des cheminots auxquels succédaient de gros cortèges comme celui de la Snecma Villaroche, de Renault Flins, du Technocentre de Renault Guyancourt, ou de l'usine PSA de Citroën Aulnay-sous-Bois. À la maintenance d'Air-France, la grève était suivie. À Roissy, la grève de trois heures a été suivie dans la plupart des ateliers.

Ce ne sont que des exemples dont des travailleurs de ces secteurs nous ont informés. Mais à l'échelle de l'ensemble du pays, on peut dire que cette journée a montré l'étendue du mécontentement ainsi que l'espoir qu'ont de très nombreux travailleurs qu'une suite sera donnée à cette journée.

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