G8 - G20 : Beaucoup de bruit pour rien01/07/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/07/une2187.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

G8 - G20 : Beaucoup de bruit pour rien

À l'issue de la réunion des chefs d'État des pays les plus riches du monde à Toronto, le Premier ministre du Canada, pays où se tenait cette réunion, a proclamé avec emphase : « Je n'ai jamais été à un G8 où les chefs d'État ont montré autant de disposition à communiquer et à partager une cause commune. » Mais même les plus serviles des journalistes présents n'ont pas trouvé matière à tant d'emphase et ont bien été obligés de reconnaître que cette réunion n'avait abouti sur rien, vraiment sur rien. Cependant, ce petit plaisir que s'offrent les chefs d'État à s'asseoir autour d'une table, d'abord à huit puis à vingt, aura coûté la bagatelle d'un milliard d'euros.

Les palinodies de Sarkozy, content de lui comme toujours et se félicitant d'avoir fait progresser l'idée d'une taxe sur les banques, ont vraiment de quoi faire sourire. Le Figaro a révélé le montant attendu en France de cette formidable taxe bancaire dont le président de la République se fait le chantre : un milliard d'euros, ce qui correspond au montant de la dépense occasionnée par cette seule rencontre du G8 et du G20. Il n'y a pas là de quoi faire trembler les gros actionnaires de la BNP, du Crédit Agricole ou de la Société Générale, sans même parler de Goldman Sachs. Cette taxe, censée mettre de l'ordre dans le système financier international, n'atteindrait même pas le montant que les banques versent à leurs traders respectifs. Cette mesure serait dérisoire. Mais elle n'est pas près d'aboutir, tout le monde le sait, d'où les effets de manches encore plus dérisoires d'un Sarkozy.

De toute façon, la seule cause commune que partagent les chefs d'États des principaux pays de la planète, est de défendre chacun leurs capitalistes nationaux. Certes, ils sont tous d'accord pour faire payer les frais de la crise de l'économie capitaliste à leur classe ouvrière et aux classes pauvres, mais pour le reste c'est chacun pour soi.

En Europe, les dirigeants de l'Allemagne, de la France, de la Grande-Bretagne refusent un accord commun qui porterait si peu que ce soit atteinte aux intérêts immédiats de leur bourgeoise. Alors, ce n'est pas à l'échelle mondiale que cela va se faire. Les États sont totalement impuissants à juguler la crise du système capitaliste. Et pour cause : ce système n'est ni régulable ni réformable. Les chefs d'État ne sont là que pour une chose : protéger les intérêts de leurs maîtres, en essayant de faire des écrans de fumée, comme ces G8 ou G20, pour que la dictature de ceux-ci sur l'économie apparaisse le moins possible. Mais c'est de plus en plus inefficace.

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