Financement de la dépendance des personnes âgées : Vers un racket des retraités01/07/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/07/une2187.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Financement de la dépendance des personnes âgées : Vers un racket des retraités

Sarkozy a annoncé pour cette fin d'année une nouvelle loi pour financer l'aide à la dépendance des personnes âgées. « Une cause de solidarité nationale », a-t-il souvent proclamé, proposant la création d'une cinquième branche à la Sécurité sociale, aux côtés des branches maladie, vieillesse, chômage et famille.

Il vient de dévoiler son projet de financement de l'Allocation personnalisée d'autonomie (APA) qui, en fonction du degré d'invalidité et des revenus de la famille, finance une partie des aides à domicile ou le placement en établissement sanitaire.

Le coût de l'APA ne cesse d'augmenter avec le vieillissement de la population. Des conseils généraux n'ont plus les moyens de payer leur contribution. Aussi, les députés UMP proposent que ce soit les retraités eux-mêmes qui financent la dépendance de ceux d'entre eux devenus invalides. « Une cause nationale de solidarité entre vieux ! »

La majorité de la commission des affaires sociales de l'Assemblée préconise quatre mesures contre tous les retraités.

Augmenter le taux d'imposition de la CSG pour les retraités imposables, en le passant de 6,6 % à 7,5 %, comme pour les actifs. Etendre la Contribution solidarité autonomie, mise en place après la canicule de 2003, aux quinze millions de retraités en leur prélevant une journée de pension. Ne réserver l'APA qu'aux personnes gravement dépendantes, en la supprimant à 45 % des allocataires qui la touchent aujourd'hui, soit 500 000 personnes. Quant aux allocataires ayant un patrimoine de plus de 100 000 euros, les parlementaires UMP préconisent un droit d'option sur la succession pour récupérer les aides de l'APA ; ce prélèvement serait plafonné à 20 000 euros. Et en prime, pour tous les salariés futurs retraités, ils proposent l'obligation, dès 50 ans, de souscrire une assurance privée couvrant l'éventuelle perte d'autonomie, en somme l'introduction généralisée d'une allocation sociale (retraite et maladie) par capitalisation.

Ces propositions scandaleuses ne sont peut-être qu'un ballon d'essai pour tenter de préparer les esprits à un racket supplémentaire contre les retraités. Mais ce qui est certain, c'est qu'un mauvais coup se prépare.

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