Cliniques privées de Clermont-Ferrand : Treize jours de grève pour les salaires01/07/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/07/une2187.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Cliniques privées de Clermont-Ferrand : Treize jours de grève pour les salaires

Du 10 au 22 juin, le personnel des cliniques privées clermontoises, ainsi que celui des Sorbiers à Issoire et de La Pergola à Vichy, a fait grève pour des augmentations de salaire.

À Clermont-Ferrand, toutes les catégories de personnel ont été mobilisées : ouvriers, aides-soignantes, sages-femmes, agents administratifs, brancardiers, infirmières. Et ceci dans l'ensemble des cliniques de la ville qui appartiennent à deux grands groupes cotés en Bourse : Vitalia et Médi Partenaire.

C'est le bas niveau des salaires qui a provoqué la colère : une « augmentation » de 31 centimes depuis 2003 et l'annonce d'une nouvelle « hausse » de 3 centimes à la mi-juin. Une aide-soignante avec vingt-huit ans d'ancienneté touche 1 287 euros mensuels ; une autre, au bout de vingt ans : 1 208 euros. Une infirmière qui travaille depuis vingt-sept ans : 1 500 euros. À cela s'ajoutent des mauvaises conditions de travail : des congés maternité non remplacés, un sous-effectif permanent.

Alors que les grévistes revendiquaient une augmentation de salaire de 120 euros pour tous, le Groupe hospitalier privé qui regroupe l'ensemble des cliniques a osé proposer 0,5 %.

À la demande des dirigeants des cliniques, et avec la bienveillance du préfet à leur égard, les réquisitions ont été systématiquement prises. Résultat : alors que la grève était bien suivie, il y a pourtant eu plus de personnel qu'à certaines périodes. Mais beaucoup de services ont été fortement perturbés. Ainsi à La Chataigneraie, la moitié des salles d'opération ont dû être fermées pendant toute la durée du conflit.

Malgré la séparation des établissements et la diversité des catégories de personnel, les grévistes sont restés groupés, tout au long de chaque journée. Les assemblées générales, menées essentiellement par la CGT, ont compté entre 200 et 300 personnes, qui ont voté chaque jour la poursuite du mouvement.

Les journées de grève ont été bien remplies : AG ; défilés en ville d'une clinique à l'autre ; manifestation place de Jaude et devant la préfecture ; diffusion de tracts aux portes des entreprises, dont Michelin ; occupation surprise du bureau de la directrice générale du Pôle Santé République au cri de « Tous unis ». Cette directrice ne voulait discuter que pour son seul établissement, alors que les grévistes revendiquent la même augmentation de 120 euros pour tous, quels que soient la catégorie, l'établissement ou l'employeur. C'est sous la menace de l'arrivée de la police et des CRS que les grévistes sont repartis, en faisant une haie d'honneur dans la rue aux cadres dirigeants qui sortaient, protégés par la police.

La dernière AG s'est tenue mardi 22 juin au soir, avec un vote pour la reprise. Mais il y avait encore de nombreux grévistes qui souhaitaient ne pas reprendre encore et réclamaient le paiement des jours de grève.

Les grévistes ont obtenu des concessions non négligeables, pour tous les personnels et tous les établissements : 50 euros brut d'augmentation mensuelle dès le 1er juillet 2010 ; 25 euros en plus au 1er juillet 2011 ; plus 100 euros au titre d'une prime d'intéressement qui sera versée avant juin 2011.

C'était la première grande grève de l'ensemble des personnels de toutes les cliniques privées de la ville. Ils ont su surmonter les divisions et tous les obstacles dressés pendant leur lutte, en restant ce qu'ils ont tant crié : « Tous unis ».

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