Maroc : Intervention brutale du pouvoir contre les étudiants d'Agadir01/07/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/07/une2187.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Maroc : Intervention brutale du pouvoir contre les étudiants d'Agadir

Pendant l'année scolaire, dans plusieurs universités du Maroc, des étudiants se sont battus contre les effets de la politique gouvernementale d'abandon progressif de l'université publique et gratuite.

À Agadir en particulier, des étudiants autour du syndicat UNEM (Union nationale des étudiants du Maroc) ont régulièrement protesté contre la détérioration de leurs conditions d'étude et d'hébergement, l'absence de moyens de transport collectif, de restaurant universitaire, le retard dans le versement des bourses ou la baisse des effectifs des enseignants. Ceux-ci ont d'ailleurs également été en grève pendant deux jours.

Bien qu'elle ait cédé sur certains points, notamment à la faculté de droit d'Agadir, l'administration universitaire imposait unilatéralement, début juin, des dates d'examens très proches de la fin des cours, ce qui pour beaucoup signifiait l'échec assuré. Pour répondre à cette mesure autoritaire, l'UNEM appela à boycotter les examens, organisant le jour dit une manifestation qui eut à affronter les forces de police.

À la suite d'une assemblée générale organisée le 7 juin à l'université, qui confirmait l'appel au boycott des examens, les autorités firent appel à la police qui investit brutalement les locaux.

La police arrêta une trentaine d'étudiants, relâchant toutefois une partie d'entre eux dans la nuit. Certains furent blessés, dont une gravement, une étudiante poussée du deuxième étage.

Presque immédiatement présentés devant le tribunal, les dix étudiants arrêtés ont vu leur procès reporté, certains mis en liberté conditionnelle, d'autres envoyés à la prison d'Inezgane. À Marrakech, à Tanger, à Oujda, d'autres syndicalistes étudiants ont été arrêtés, puis parfois relâchés, tandis que certains sont encore en prison, depuis plusieurs mois.

La répression chérifienne s'abat sur tous ceux qui, comme récemment les ouvriers et les syndicalistes de la Smesi à Khouribga, s'organisent pour exiger que leurs droits soient un minimum respectés.

Les étudiants et tous les militants emprisonnés doivent être libérés !

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