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- Lutte ouvrière n°2187
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Steelcase - Marlenheim (Bas-Rhin) : Quelques reculs de la direction grâce à la lutte des travailleurs
À l'annonce de la fermeture de l'usine de Marlenheim, au mois d'avril, la quasi-totalité des travailleurs de Steelcase avaient fait près de quinze jours de grève, avec des actions assez spectaculaires - une centaine de travailleurs s'invitant dans la salle des négociations, une séance de jets d'oufs sur la belle façade du siège, le lieu des négociations suivantes entouré par les grévistes, etc. - pour inquiéter sérieusement la direction, mais tout de même pas suffisamment pour lui faire lâcher quoi que ce soit de significatif. Finalement ils avaient repris le travail lorsque les syndicats ont décidé de mettre l'affaire en justice pour des questions de procédures non respectées. Le 15 juin le tribunal donnait raison aux syndicats et la direction a dû reprendre sa copie.
Après des négociations marathon toute la journée de vendredi 25 juin jusqu'à 4 heures du matin, les syndicats ont signé un accord.
Une des revendications des travailleurs au moins est satisfaite : ceux qui ne voudront pas, pour des raisons géographiques par exemple, être reclassés dans une des usines du groupe toucheront les indemnités de départ comme ceux qui seront licenciés. Dans un premier temps en effet, la direction s'arrogeait le droit de considérer ceux qui refuseraient le reclassement comme démissionnaires et donc de ne donner aucune indemnité. Sur cela, elle a au moins reculé. Ceux qui partiront auront droit à une indemnité de 50 000 euros brut auxquels s'ajoutent les indemnités conventionnelles d'environ 500 euros par année d'ancienneté. Enfin les salariés licenciés toucheront leur salaire pendant neuf mois à condition de rechercher un travail activement. Ce qui est tout de même une condition scandaleuse de la part d'une direction qui contribue à augmenter le chômage dans la région en jetant plus de cent salariés à la porte. Cela ne lui coûte pas cher non plus de promettre une compensation à hauteur de 300 euros pendant 24 mois pour ceux qui retrouveront un travail à un salaire inférieur à ce qu'ils gagnaient chez Steelcase.
On est loin des 300 000 euros que des travailleurs avaient estimés nécessaires pour survivre dans cette période où des milliers de travailleurs se retrouvent sans emploi et où les embauches sont plus que rares. Mais la lassitude aidant, ils se sont laissé convaincre par les syndicalistes, qui eux-mêmes n'ont pas résisté au chantage de la direction : « Si vous ne signez pas aujourd'hui, il n'y aura rien. »
Néanmoins, les quelques reculs de la direction par rapport à ses propositions du mois d'avril sont à mettre à l'actif des travailleurs qui se sont battus et ont mis une certaine pression sur les représentants des patrons de Steelcase.