Afghanistan : Comment la richesse d'un pays peut devenir une calamité supplémentaire01/07/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/07/une2187.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Afghanistan : Comment la richesse d'un pays peut devenir une calamité supplémentaire

Selon le New York Times, c'est « une petite équipe de responsables du Pentagone et de géologues américains » qui aurait découvert l'immensité de la richesse en minerais de l'Afghanistan. Le quotidien ajoute que « le gouvernement afghan et son président Hamid Karzaï en ont été récemment informés ».

Les gisements en question comprennent d'énormes quantité de fer, de cuivre, de cobalt, d'or ainsi que du lithium, du niobum, des terres rares, indispensables dans l'industrie électronique, etc. Les réserves de lithium seraient aussi importantes que celles de Bolivie, considérées jusqu'à présent comme les plus grandes du monde.

Le New York Times cite des responsables américains qui estiment que « ces gisements inconnus auparavant sont si importants et contiennent tant de minerais essentiels aux industries modernes que l'Afghanistan pourrait peut-être devenir l'un des plus gros centres miniers du monde ».

La nouvelle tombe certainement à point pour Obama, qui peine de plus en plus à justifier une guerre qui dure depuis neuf ans et qui, bien qu'il ait multiplié par trois le nombre de soldats américains engagés en Afghanistan depuis son entrée en fonctions, ne peut pas faire état d'une amélioration de la situation, bien au contraire ! D'ailleurs, lui qui avait annoncé que les troupes seraient rapatriées en juillet 2011, revient maintenant sur cet engagement : c'est en décembre prochain que les décisions seront prises, en fonction des impératifs de la situation. La date du retrait pourrait être repoussée et, si elle est maintenue, des responsables disent d'ores et déjà qu'au début peu nombreux seront les soldats effectivement rapatriés.

L'annonce de cette nouvelle richesse minière du pays est un nouvel argument pour l'impérialisme américain pour ne pas lâcher prise. Et ce peut être aussi un stimulant pour les alliés, qui renâclaient plutôt jusqu'ici à renforcer leur intervention militaire.

D'ores et déjà, arguant que « ce pays manque de culture minière », le Pentagone a commencé à « aider » les Afghans à se tourner vers les compagnies minières multinationales. Dès l'automne prochain des appels d'offres internationaux devraient commencer ; ce sera la curée.

Si ces nouvelles découvertes de minerais divers sont avérées les multinationales peuvent sans doute se réjouir, mais certainement pas la population afghane qui - l'histoire est là pour donner de multiples exemples de ce genre de situation - non seulement ne verra pas la couleur des richesses qui seront extraites du sous-sol du pays, mais sera victime de l'avidité et des rivalités engendrées par la découverte même de ces richesses. La guerre ne peut que s'intensifier, le chaos et la corruption s'aggraver, les massacres se multiplier. Les grandes multinationales et les États à leur service ne reculeront devant aucune destruction, aucun massacre pour pouvoir piller le pays. Même si elle correspond à la réalité, la nouvelle de la richesse du sous-sol afghan est, dans un monde dominé par l'impérialisme, une mauvaise nouvelle de plus pour le pays.

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