Vendée et Charente-Maritime : Les sinistrés de Xynthia lanternés mais toujours mobilisés01/07/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/07/une2187.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Vendée et Charente-Maritime : Les sinistrés de Xynthia lanternés mais toujours mobilisés

Trois mois après la grande marée Xynthia, qui tua 47 personnes résidant sur le littoral vendéen et charentais, les sinistrés sont toujours dans l'incertitude et confrontés à l'arbitraire de l'État.

Beaucoup ne savent toujours pas si la mise en place de protections leur permettra de conserver leur maison ou s'ils seront expropriés. Dans plusieurs communes, des associations de sinistrés ont dû recourir à la justice pour imposer au préfet de leur fournir les documents sur la base desquels la carte des zones noires (zones d'expropriation) a été établie.

À cela s'ajoute le fait que de nouvelles zones d'habitation viennent de basculer de la zone orange (en attente d'un statut) à la zone noire (donc destinées à être expropriées), là encore sans que soient fournies des explications aux intéressés.

Le gouvernement, par la bouche de Fillon, avait pourtant paru reculer face à la mobilisation des habitants, en ouvrant la possibilité pour certaines habitations de sortir de la zone noire, au cas par cas. Il avait aussi accepté, à l'inverse, que des habitants de Port-des-Barques, situés en zone jaune (requérant une protection), mais qui souhaitaient partir, puissent bénéficier du statut zone noire (expropriation avec rachat au prix du marché avant la tempête).

Cependant, la dernière annonce de transformation globale de zones oranges en zones noires montre que le gouvernement n'a pas renoncé à imposer l'expropriation à des habitants réticents. On peut se demander s'il n'est pas plus sage de quitter certaines zones trop risquées. Mais il n'en reste pas moins que le choix effectué par l'État entre les zones à évacuer et celles à protéger relève plus d'un choix social que d'un choix rationnel guidé par des raisons techniques.

La loi elle-même va dans ce sens : elle justifie la construction d'une digue si son coût est moins élevé que celui de l'expropriation, ce qui est évidemment plus fréquemment le cas pour les riches villas des Portes-en-Ré que pour de modestes pavillons construits sur du terrain meilleur marché. D'ailleurs, les habitants de Nieul-sur-Mer qui réclament : « Nous voulons les experts de l'île de Ré » sont conscients de cette injustice sociale qu'ils dénoncent.

En fait, ce sont les sommets de l'État qui devraient être condamnés, ont démantelé les Directions départementales de l'Équipement (DDE), ceux qui ont mis si peu de moyens pour le recensement systématique des digues, entrepris après les dramatiques inondations de Vaison-la-Romaine de 1992, qu'il n'est toujours pas achevé aujourd'hui.

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