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- Lutte ouvrière n°2107
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Leur société
Chômage partiel : Non aux pertes de salaire !
Plutôt que de prendre sur leurs bénéfices pour amortir leurs baisses d'activités et écouler leurs stocks, de nombreuses entreprises mettent leur personnel au chômage partiel avec l'autorisation bienveillante des pouvoirs publics.
Pour organiser ce recours massif au chômage partiel, lundi 15 décembre, le gouvernement a provoqué une négociation entre le Medef et les syndicats. Un projet d'accord a aussitôt été élaboré sous la houlette de Sarkozy.
Le gouvernement a décidé que les journées de chômage partiel seraient indemnisées à 60 % du salaire brut à partir du 1er janvier 2009, au lieu de 50 % actuellement. L'indemnisation horaire minimale des heures non-travaillées serait portée de 4,42 euros à 6,84 euros, ce qui correspondra au smic net. C'est essentiellement l'État qui prend sur les fonds publics pour cette revalorisation. L'allocation spécifique de chômage partiel qu'il verse aux employeurs pour les aider à débaucher leurs salariés est portée à 3,6 euros de l'heure, soit 500 euros par salarié pour quatre semaines !
Normalement, les travailleurs payés au smic ne devraient rien perdre. Par contre, tous les autres salariés continueront de perdre plusieurs centaines d'euros par mois de chômage. Pour eux, l'indemnité n'est que de 60 % du salaire brut, mais de plus elle restera calculée sans prendre en compte les heures supplémentaires au-dessus de 35 heures, ni toutes les primes, y compris la prime garantie d'ancienneté. C'est un vol manifeste, aggravé encore par le prélèvement de 7 % de cotisations CSG et CRDS. Ce sont donc des centaines de milliers de travailleurs qualifiés qui vont se retrouver indemnisés au smic pendant des semaines, voire des mois, de chômage partiel. Quant aux salariés à temps partiel à moins de 18 heures hebdomadaires, pour le moment, ils n'ont droit à rien.
Car, profitant de la crise, le gouvernement avec le patronat prévoient que ces périodes de chômage sous-payées deviendront une pratique courante puisqu'un décret est annoncé, devant porter de quatre à six semaines consécutives l'autorisation de mise en chômage partiel et allonger à 800, voire 1 000 heures, par salarié, la durée du chômage partiel ; soit l'équivalant possible de six mois par an !
C'est la mise en place de la flexibilité aggravée du travail, l'alternance de semaines de surproduction et de semaines sous-payées. Dans plusieurs entreprises, comme à General Motors à Strasbourg, des travailleurs se mobilisent pour exiger de recevoir des patrons leurs payes habituelles pour ces journées de chômage partiel. Ils ont bien raison !