Hôpital Edouard-Herriot - Lyon : Les urgences médicales et psychiatriques en grève pour les effectifs17/12/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/12/une2107.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital Edouard-Herriot - Lyon : Les urgences médicales et psychiatriques en grève pour les effectifs

Le personnel est en grève reconductible depuis le 8 décembre. Il en a assez de travailler de manière quasi permanente en sous-effectif et réclame des effectifs qui puissent permettre d'assurer la qualité des soins ainsi que la sécurité des patients et du personnel.

La grève a été votée à l'unanimité par le personnel de l'accueil des urgences, qui a été immédiatement suivi par les services d'urgences qui prennent en charge les hospitalisations. Sur une centaine d'agents près de 80 % sont grévistes, tout en assurant le service minimum.

La charge de travail ne cesse d'augmenter chaque année (près de 15 % de plus cumulés sur trois ans), des lits supplémentaires ont été créés dans les services post-urgences, mais sans créer en contrepartie suffisamment de postes paramédicaux et médicaux. Une nouvelle organisation du travail a eu en plus pour conséquence qu'il n'y a plus de médecins spécifiquement rattachés aux services, ce qui alourdit encore la prise en charge des patients par les infirmiers et les aides-soignants.

Et devant la pénurie de remplacements, le service d'urgence travaille 80 % du temps en dessous de l'effectif normal, et une procédure dite « dégradée » réduisant encore le nombre minimum de présents a été mise en place. Le personnel a essayé d'alerter la hiérarchie sans succès, il ne restait alors plus que la grève. Car le personnel ne supporte plus de travailler dans ces conditions, de voir les patients pris en charge après six heures d'attente, ce qui engendre inévitablement des situations d'agressivité verbale et physique envers lui. Il ne faut plus avoir à choisir entre poser une perfusion ou mettre un bassin. Car l'infirmier se retrouve souvent seul dans son secteur, les aides-soignants devant assurer une cinquantaine de transports de malades par jour et ne pouvant être présents pour prendre en charge le confort des patients.

Les grévistes dénoncent aussi la suppression du poste de préparateur en pharmacie, ce qui contraint en plus à gérer les commandes de médicaments et vérifier les dates de péremption, ce qui n'est pas toujours possible. Cela peut amener l'infirmier à courir chercher dans un autre service un médicament dont il a besoin immédiatement. Sans oublier le matériel défectueux ou en nombre insuffisant, une sonnette sur trois ne fonctionne pas, les chemises pour les patients en nombre insuffisant

Une situation devenue intenable que les grévistes sont allés dénoncer auprès de la direction locale de l'hôpital et la direction générale des Hospices Civils de Lyon. Ce sont toujours les mêmes réponses : « Nous n'avons pas les moyens, l'hôpital a 120 millions de déficit, il faut trouver une autre organisation, pas question de créer de nouveaux emplois » ou bien « Nous procéderons par redéploiement des personnels. »

Des réponses qui ne satisfont pas les grévistes qui continuent leur mouvement, bien décidés à se faire entendre.

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