Éducation nationale : Le premier recul du gouvernement17/12/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/12/une2107.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Éducation nationale : Le premier recul du gouvernement

Le gouvernement a finalement dû reculer devant la mobilisation des enseignants et des lycéens sur sa réforme des lycées. Alors que Xavier Darcos déclarait la semaine dernière « Je ne suis pas le ministre de l'hésitation nationale », il annonçait lundi 15 décembre le report de sa réforme à la rentrée 2010. Ce recul est une première victoire.

Le gouvernement craint en effet que la mobilisation soit contagieuse. Darcos l'a d'ailleurs exprimé sans détours. « Ce qui m'inquiète, ce n'est pas tant le fait que des lycéens puissent contester des réformes - c'est une chose à laquelle nous sommes habitués -, c'est qu'à cette occasion-là d'autres événements se produisent », a-t-il précisé sur Europe-1. « Il y a des casseurs, il y a de la brutalité, il y a une agitation sociale, une angoisse qui va bien au-delà de savoir si l'an prochain on va faire des modules en seconde, tout cela va beaucoup plus loin, a-t-il poursuivi. Je ne veux pas que la réforme du lycée soit otage de cette tension sociale et de ces inquiétudes, qui sont évidemment liées à des raisons autres que des questions lycéennes. » Il ne pouvait pas être plus clair ! Les grèves et manifestations qui secouent nombre de villes de Grèce depuis plusieurs jours montrent combien rapidement l'agitation peut s'étendre. Et le gouvernement craint que, les mêmes causes pouvant produire les mêmes effets, cela se produise en France également, ce qui ne peut que nous réjouir.

Mardi 16 décembre, les lycéens continuaient à manifester. La Fédération indépendante et démocratique lycéenne, la FIDL, appelait à manifester partout ce jour-là. Quant à l'UNL, l'autre organisation lycéenne, elle appelait à manifester de nouveau jeudi 18 décembre dans de nombreuses villes.

En tout cas, ceux qui militent pour continuer à protester ont entièrement raison, car il ne s'agit pour l'instant que de l'ajournement de la réforme. De plus, le problème n'est pas seulement d'obtenir son retrait, mais d'imposer l'arrêt des 13 500 suppressions de postes dont elle n'est que l'habillage.

Le gouvernement montre par ce recul que la mobilisation est efficace : en somme, un encouragement à la lutte, et pas seulement pour les lycéens et les enseignants !

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