Michelin Cholet (Maine-et-Loire) : Un travailleur licencié et un autre sanctionné pour délit d'opinion17/12/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/12/une2107.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Michelin Cholet (Maine-et-Loire) : Un travailleur licencié et un autre sanctionné pour délit d'opinion

La liberté d'expression existe dans la Constitution française ; le droit d'expression des salariés existe à l'intérieur des entreprises. C'est de trop pour Michelin.

Un travailleur vient d'être licencié au motif qu'il est allé sur un site internet en-dehors de son temps de travail pour dire que Michelin est un exploiteur. Un autre vient d'être sanctionné de trois jours de mise à pied pour avoir déclaré, aussi sur internet : « Production, production, mais la fiche de paie toujours pareil ». Michelin les accuse d'un manque de loyauté vis-à-vis de l'entreprise !

La loyauté pour Michelin voudrait que les travailleurs soient obligés d'être d'accord avec lui dans et en-dehors de l'entreprise. Comme disait un ancien dictateur, je n'interdis à personne d'être d'accord avec moi.

Il faudrait donc être d'accord sur les suppressions d'emplois, les bas salaires, notre exploitation quotidienne sur les lignes de production, le chômage technique, et être d'accord avec les actionnaires qui nous vident les poches pendant qu'ils s'engraissent. Voilà ce que cela veut dire et c'est bien sûr scandaleux.

Ce licenciement et cette mise à pied de trois jours s'adressent à l'ensemble des travailleurs. En cette période de crise économique, de chômage technique, de suppressions d'emplois, de pertes de salaire, Michelin veut intimider tout le monde et faire taire toute contestation à venir. D'autre part, depuis quelque temps, la direction sanctionne pour un oui et pour un non, et pratique les licenciements individuels. Pour le patron, c'est un bon moyen de dégraisser les effectifs.

Michelin voudrait nous voir au garde à vous, le petit doigt sur la couture du pantalon, comme à l'armée. Il n'en est pas question.

Solidarité avec nos camarades ; ne laissons pas passer une telle ignominie.

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