- Accueil
- Lutte ouvrière n°2107
- Italie : Berlusconi craint la contestation
Dans le monde
Italie : Berlusconi craint la contestation
À la veille de la grève appelée par la CGIL, le gouvernement a tenté de désamorcer le mécontentement manifesté depuis des semaines par parents, enseignants et élèves.
La ministre de l'Éducation Mariastella Gelmini avait annoncé la suppression de plus de cent mille postes d'enseignants en trois ans, l'augmentation du nombre d'élèves autorisé jusqu'à 33 par classe, la fermeture des écoles des zones rurales ayant un nombre insuffisant d'élèves. Enfin elle avait annoncé la mise en place de « l'instituteur unique » dans les écoles primaires alors que, dans le système italien, la règle est jusqu'à présent que deux instituteurs s'occupent d'une classe. Ces mesures avaient soulevé la colère des enseignants, mais aussi des parents, en même temps que les projets de réforme de l'enseignement secondaire et universitaire mobilisaient étudiants et professeurs.
Devant les protestations, la ministre a annoncé finalement que le système de « l'instituteur unique » ne serait que facultatif, en fonction des choix d'horaires que les parents d'élèves pourraient faire, entre 24, 27, 30 ou 40 heures passées à l'école. Pour l'horaire de 40 heures, deux enseignants seraient garantis. Enfin, l'augmentation du nombre d'élèves par classe serait bloqué et la réforme de l'enseignement secondaire renvoyée à 2010.
On peut s'interroger sur la réalité du recul, puisqu'en même temps le gouvernement maintient les coupes budgétaires prévues et donc logiquement les suppressions de postes. Mais de toute évidence il voudrait éviter que la contestation de ses projets en matière scolaire ne finisse par créer une situation explosive. Selon Berlusconi, peut-être instruit par ce qui s'est produit en Grèce, il ne faudrait pas « exaspérer les esprits dans une période de crise économique ».
Cependant ce n'est pas avec de tels faux reculs qu'il cachera les énormes coupes envisagées dans le système d'enseignement et son mépris pour le droit des classes populaires à l'éducation.