Sarkozy est pressé de faire passer une loi autorisant le travail du dimanche. Et comme la grogne contre ce projet venait aussi de sa majorité, il a convoqué une cellule de crise, lundi 16 décembre, chargée de produire un texte consensuel, avant qu'il ne soit débattu au Parlement.

Par rapport au projet initial, il y a quelques reculs. Ainsi, il n'est plus question d'autoriser le travail tous les dimanches dans les quatre plus grandes agglomérations de France (Paris, Lyon, Marseille et Lille), mais d'accorder pour chaque commune le droit pour les magasins d'ouvrir dix dimanches par an, au lieu de cinq actuellement.

Mais par ailleurs, ce second projet marque peu de changements par rapport au premier, et contourne les points d'achoppement en les reformulant. La notion de « zones touristiques » où les commerces pourront ouvrir tous les dimanches est élargie pour permettre à Paris, par exemple, que les grands magasins comme le Printemps ou les Galeries Lafayette soient situés dans une telle zone. Et les magasins situés dans une zone frontalière jouxtant un pays où le travail dominical est autorisé pourront eux aussi ouvrir chaque dimanche. En fait, cela ne concernerait que Lille !

Le dernier changement vise à légaliser le travail du dimanche dans les communes où cela se fait déjà, tel Plan-de-Campagne, près de Marseille.

Concrètement, donc, il n'y a aucune modification majeure, mais le gouvernement espère que cet époussetage du projet de loi amènera sa majorité à le voter comme un seul homme, et à faire admettre le principe que des travailleurs puissent être à la disposition de leur patron tous les jours de la semaine, y compris le dimanche.