RATP : Retraite, salaires... les revendications ne manquent pas23/11/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/11/une1947.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

RATP : Retraite, salaires... les revendications ne manquent pas

Mercredi 23 novembre, les agents de la RATP étaient appelés à la grève par la CGT. Le syndicat SUD-RATP, présent dans un nombre réduit de secteurs, appelait pour sa part à une grève reconductible à partir de jeudi 24 novembre. Les raisons du mouvement concernent le régime des retraites.

Après les grèves de 1995 et celles de 2003, la direction et le gouvernement avaient été contraints de remiser leurs projets concernant le régime spécial des retraites à la RATP. Naturellement, ils n'en avaient pas abandonné l'idée mais plutôt décidé de procéder entreprise par entreprise. Ainsi, après avoir réalisé l'adossement des retraites EDF au régime général, c'est maintenant le tour de la RATP.

La mise en place d'une caisse de retraite gérée paritairement, et adossée à la Caisse nationale d'assurance vieillesse ( CNAV ) et aux caisses de retraites complémentaires ( ARCCO et AGIRC ) est prévue pour le 1er janvier 2006: autant dire très bientôt. Bien sûr, la direction et le gouvernement nous jurent la main sur le coeur que cette transformation n'aura aucune conséquence, que les agents de la RATP conserveront leur statut ainsi que la possibilité de partir avec 37,5 annuités et une retraite basée sur le dernier salaire. Seulement, à part certains syndicalistes qui lorgnent volontiers du côté des places offertes par la gestion paritaire de cette nouvelle caisse, il n'y a pas beaucoup de travailleurs pour croire à ces promesses, d'autant que derrière bien des réorganisations au sein de l'entreprise, dont celle des retraites, se profilent des menaces de privatisation partielles ou totales. C'est en tout cas ce que craignent beaucoup.

Les journées d'action nationales du 10 mars et du 4 octobre avaient été bien suivies à la RATP. Les cortèges avaient été à chaque fois dynamiques et nombreux, mettant en avant non seulement le problème des retraites mais aussi celui des salaires, puisque cela fait des années maintenant que nos salaires stagnent en dessous de l'augmentation officielle des prix. À cela s'ajoutent encore des projets pour "moderniser" l'entreprise, qui entraînent des suppressions d'emplois ou des dégradations des conditions de travail.

Mercredi 23 novembre, la direction devait présenter au "Comité régie d'entreprise", comme on appelle le Comité d'Entreprise RATP, les projets de budget 2006 et les trois décrets qui concernent la mise en place de la nouvelle caisse de retraite. La CGT appellait donc ce jour-là à une manifestation à 10h30, devant la maison de la RATP, où devait se tenir le CRE.

Bien des militants syndicaux et des travailleurs de la Régie ne comprennent pas la tactique de la CGT, qui a appelé à la grève un jour après les cheminots et qui étage le mouvement sur trois jours, les 24 et 25 novembre et le 2 décembre. Car même si à la RATP des revendications sont spécifiques, d'autres sont communes avec la SNCF, et de toute façon c'est en présentant un front uni que les travailleurs auront le plus de chances de faire aboutir leurs revendications, quelles qu'elles soient.

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