Depuis plusieurs années, les salaires déclarés par les dirigeants des grandes entreprises augmentent en moyenne de 6% par an; ceux des cadres de 3 à 3,5% et ceux des autres salariés de 2 à 2,5% seulement. Ces moyennes ne prennent pas en compte les salariés en emplois précaires, CDD et intérim, ni bien sûr ceux au chômage.

Un cabinet de conseil aux actionnaires, Proxinvest, vient de publier cette enquête à l'intention des conseils d'administration, établissant ainsi que la rémunération moyenne d'un PDG du CAC40 représente pas moins de 400 fois celle d'un smicard: 5,6 millions d'euros par an, soit 480000 euros par mois!

Mais ce n'est qu'une moyenne. Dans ce classement, en additionnant son salaire, ses primes diverses et ses stock-options déclarées, le PDG de L'Oréal Lindsay Owen-Jones arrive en tête: il encaisse 22,6 millions d'euros par an; Bernard Arnault, PDG de LVMH: 16,2 millions; Jean-René Fourtou, aujourd'hui PDG chez Vivendi: 13,7 millions; Antoine Zacharias, de Vinci: 13,3 millions. Et c'est sans compter leurs multiples matelas comme les compléments personnalisés de retraite et tous les avantages en nature grands et petits.

Bien sûr, ces PDG ne sont grassement arrosés qu'à la condition de dégager des milliards de profits pour les gros actionnaires. C'est pourquoi ils sont intéressés aux résultats par des primes, d'autant plus florissantes qu'elles s'accompagnent de réductions de la masse salariale. Et ces mêmes individus, sans avoir besoin d'être élus, obtiennent l'aide de leurs comparses politiques pour amputer tous les droits sociaux des travailleurs.

Capitaines d'industries? Non, pirates de la société!