Les postiers de trois bureaux toulousains se sont mis en grève pendant cinq jours, du 14 au 19 novembre, contre le projet "Terrain". Ces bureaux sont ceux du Mirail, de Bagatelle et de Bellefontaine, des quartiers populaires de Toulouse. Car les méfaits de la politique de La Poste s'appliquent partout, y compris dans ce qu'on appelle les "zones urbaines sensibles" ( ZUS).

La direction de La Poste voulait imposer une moins grande amplitude des horaires d'ouverture au public, la suppression des brigades et du samedi sur deux. Son but était évidemment de récupérer des emplois, notamment aux guichets.

Pour les 40 postiers en grève (sur 50, chefs compris), il s'agissait de s'opposer à une dégradation des conditions de travail et de vie, mais aussi à une dégradation du service rendu aux usagers, d'autant plus choquante que ces bureaux se situent dans des quartiers très populaires, des quartiers à propos desquels, justement, les pouvoirs publics font beaucoup de discours sur leur action, alors que le seul investissement massif qu'ils consentent est la quasi-occupation policière récente.

La grève s'est accompagnée d'actions diverses, notamment des distributions de tracts aux usagers, des rassemblements, des délégations à la direction...

Face à cette mobilisation quasi unanime, la direction a remballé son projet de réorganisation. Début décembre, elle doit proposer de nouveaux scénarios. Les postiers ont repris le travail. Mais ils restent vigilants car ils savent que la direction essaiera à nouveau de placer son plan.

Pour les postiers, les exigences sont simples: aucune suppression d'emploi, maintien des horaires d'ouverture au public, aucun changement des horaires de travail. En attendant, ils ont prouvé qu'ils avaient leur mot à dire et qu'on peut faire reculer la direction de La Poste par une lutte déterminée.