Des attaques tous azimuts contre les services publics locaux23/11/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/11/une1947.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Des attaques tous azimuts contre les services publics locaux

Le congrès de l'Association des maires de France s'est ouvert mardi 22 novembre sur une séance consacrée aux services publics en milieu rural. Si le gouvernement cherche à calmer le mécontentement des élus locaux, c'est surtout en essayant de les associer aux mesures qu'il décide.

En 2004, l'annonce de nouvelles fermetures de bureaux de poste avait avivé les protestations, d'autant qu'elle s'accompagnait d'un chantage auprès des maires pour qu'ils acceptent une participation financière de la commune s'ils voulaient maintenir un minimum de service postal. Finalement l'association des maires, présidée par un maire UMP mais dont la direction collégiale compte autant de maires de gauche que de droite, a signé en avril dernier une convention avec La Poste qui améliore, du moins pendant quelque temps, l'indemnisation des mairies acceptant de prendre en charge une agence postale communale.

L'association des maires incite désormais à la "concertation" pour définir dans chaque département une sorte de bouquet de services dans le cadre d'une "Conférence nationale des services publics en milieu rural". De ce bouquet, il risque de ne rester que les épines étant donné que les services de l'État responsables de l'éducation, de la santé, de même qu'EDF et GDF en cours de privatisation, prévoient tous de réduire leurs effectifs.

Dans cette "concertation", les maires ne disposent pas de la moindre garantie. Par exemple, la loi postale votée en mai dernier prévoit que le "point de contact" de La Poste le plus proche pourra être à plus de 5km ou à plus de vingt minutes en voiture pour 10% de la population des départements, ce qui laisse une large marge de manoeuvre à La Poste.

Un autre exemple est celui des directions départementales de l'équipement, un service d'État censé apporter une assistance technique aux petites communes. Sur 80000 personnes qui y travaillent, 35000 seront transférées aux départements, qui doivent désormais s'occuper des routes nationales. Pour les autres, il est prévu des baisses d'effectifs. D'ailleurs, le ministère de l'Équipement a demandé de ne pas inclure dans l'assistance aux communes des prestations qui peuvent être obtenues par le secteur privé: cabinets d'ingénieurs, d'architectes, de géomètres, etc.

Il s'agit donc d'une politique délibérée du gouvernement pour réduire le service public dans ces communes, tout en augmentant leur charge financière. Pour l'Éducation nationale, la suppression des postes d'enseignants dans le primaire n'a pas tout à fait les mêmes conséquences en milieu rural que dans les banlieues. Mais l'allongement des trajets quand une école ferme et, du coup, des classes surchargées à un ou plusieurs niveaux dans les établissements qui restent, tout cela contribue à réduire la vie sociale dans les campagnes aussi. Cela n'empêche pas Chirac et sa clique de se présenter comme les artisans de la cohésion sociale!

Partager