Quand Renault veut impressionner les salariés23/11/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/11/une1947.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Quand Renault veut impressionner les salariés

Avec une augmentation du chiffre d'affaires de 2,9% sur les neuf premiers mois de l'année et une augmentation des bénéfices de 52% au premier semestre 2005, la direction de Renault n'a pas hésité à réduire l'avance sur la prime d'intéressement à 630 euros, au lieu de 847 euros l'an dernier, faisant présager une baisse de la prime d'intéressement elle-même.

Maintenant la direction pleure, les résultats sur l'année 2005 ne devraient pas être, d'après elle, si mirobolants. Mais cela c'est pour la presse, pour la galerie. La réalité c'est la diminution des coûts, c'est-à-dire l'attaque en règle contre les travailleurs, la mise en concurrence entre les usines en France, comme à l'étranger. Les usines doivent être les plus rentables possible, sinon c'est la fermeture: voilà la menace. Heureusement, cela n'a pas empêché des travailleurs de Flins de réagir à la diminution de l'avance sur la prime. Toujours à Flins, les intérimaires viennent de faire grève pour le paiement des heures supplémentaires et contre les samedis obligatoires, car dans une usine comme Flins ils participent pour 50% à la production des véhicules.

Dans les bureaux du Technocentre et du Siège social, certains employés sont inquiets, surtout depuis l'arrivée du nouveau PDG, Carlos Ghosn. En février 2006, le PDG doit dévoiler son plan. Mais la peur n'évite pas le danger, la direction ne nous fera pas de cadeaux et il ne s'agit pas de croire au père Noël.

La rentabilité, Renault l'a augmentée en dégradant nos conditions de travail dans les ateliers comme dans les bureaux. Les chefs se font de plus en plus menaçants vis-à-vis de ceux qu'ils ne jugent pas assez productifs. Pour impressionner, la direction parle de diminuer, voire d'arrêter, la production dans les secteurs qu'elle juge non rentables.

C'est dans cette ambiance que la CGT du groupe Renault vient de présenter à la presse son "projet industriel".

D'après la CGT, Peugeot-Citroën serait plus rentable. La CGT préconise l'augmentation de la productivité pour augmenter les volumes de production. Sans rire, elle nous présente comme "solution" de faire des petits véhicules populaires comme la Logan, la Céliane, la Trofane, pour sauver la production et créer des emplois... en Europe occidentale.

Déjà en 1986, pour "sauver Billancourt", la CGT avait un projet "industriel", la Neutral, qui bien sûr n'a jamais vu le jour.

Mais pour les travailleurs, le seul plan qui vaille et qu'il faudrait réellement défendre, c'est celui des luttes contre les suppressions de postes et pour l'augmentation des salaires pour que, enfin, chez Renault comme ailleurs, l'inquiétude change de camp.

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