L'actualité n'a pas tardé à démentir les ministres qui nous répètent que la crise financière est américaine et qu'en Europe, les banques résisteront à la tempête financière. Fortis, une des plus grandes banques de Belgique et des Pays-Bas, ainsi qu'une grande banque britannique n'ont été sauvées de la faillite que par l'intervention massive de leurs États respectifs. Les banques françaises commencent à suivre : Dexia sauvée de justesse de la faillite avec l'argent public et peut-être demain, la Caisse d'Épargne.
Comment pourrait-on croire que la crise s'arrête aux limites des États-Unis ? Faut- il rappeler que la précédente grande crise, celle de 1929, catastrophique pour l'humanité, si elle était partie également des États-Unis, n'avait pas tardé à submerger l'Europe. Les faillites de banques, les fermetures d'usines, l'explosion du chômage, les soupes populaires, c'était aux États-Unis mais c'était aussi en Europe et parfois, comme en Allemagne, pire encore qu'en Amérique. Et on connaît la suite : pour sauver son système et pour briser la classe ouvrière, en Allemagne, la bourgeoisie avait installé Hitler au pouvoir avant d'entraîner le monde entier dans la guerre.