Crise financière : Après les États-Unis, l'Europe01/10/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/10/une2096.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Crise financière : Après les États-Unis, l'Europe

Après les États-Unis, c'est maintenant en Europe que la crise financière prend un tour catastrophique et que les États et la Banque centrale européenne (BCE) interviennent tous les jours pour sauver des établissements financiers de la faillite.

Comment pourrait-il en être autrement, alors que le système financier international forme un tout, que les grandes banques du monde entier se vendent, s'achètent et se prêtent quotidiennement des quantités colossales de titres, d'actions, de devises, de « produits dérivés », qu'elles se possèdent les unes les autres en partie et qu'elles dominent à la fois collectivement et conflictuellement l'économie de la planète ?

Il n'y avait vraiment que Christine Lagarde, la ministre de l'Économie, pour dire que la crise financière épargnerait l'Europe en général et la France en particulier.

Dans les seules journées de lundi 29 et mardi 30 septembre la banque Fortis a été nationalisée pour onze milliards d'euros par la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg ; l'Allemagne s'est portée garante de la banque Hypo Real Estate pour 35 milliards d'euros ; la Grande-Bretagne, le Danemark et l'Islande ont chacun nationalisé un établissement financier en faillite ; l'Espagne a soutenu le cours de ses caisses d'Épargne ; la France a versé trois milliards d'euros pour sauver Dexia ; la BCE, enfin, a « injecté 190 milliards d'euros de liquidités sur le marché financier », c'est-à-dire qu'elle a prêté cette somme aux banquiers en difficulté.

Le total de ce que la Banque centrale européenne et les États ont avancé, ou offert comme fonds depuis un an pour essayer de sauver les banquiers en faillite et tenter d'éviter une panique générale est difficile à connaître. Mais il est certain que des centaines de milliards d'euros sont déjà sortis de leurs caisses et que banquiers et gouvernements tenteront de faire payer la note aux travailleurs.

Aujourd'hui tous les gouvernants disent qu'il faut « dire la vérité » aux populations. Cette « vérité » qu'ils annoncent à son de trompe, c'est leur volonté de consacrer toutes les ressources disponibles, à commencer par celles de la population laborieuse, à sauver ce qui ne peut pas l'être, le système capitaliste.

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